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Le Bénin souhaite rapatrier ses casques bleus de la MINUSMA

Face à la menace terroriste qui gagne le nord du pays, le Bénin souhaite rapatrier les soldats béninois actifs sur le théâtre malien au sein de la MINUSMA. À l’heure où le doute pèse sur le renouvellement de la force onusienne, le pays anticipe-t-il la fin de la MINUSMA ?

Alors que la menace terroriste se métastase aux pays du golfe de Guinée, le Bénin qui subit une accélération des attaques meurtrières sur son territoire depuis décembre 2021, mobilise ses forces armées.

Particulièrement recherchés pour garder les frontières septentrionales, principalement le point triple, du nom de la frontière partagée par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, les soldats béninois déployés sur d’autres théâtres régionaux pourraient se voir confiés la sécurisation de leur pays. Ainsi, les militaires béninois, membres de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pourraient être rapatriés, avance Africa Intelligence.

En termes d’équipement militaire, le média annonce également le rapprochement entre les autorités béninoises et des fournisseurs de systèmes aériens turcs : les fameux drones ayant fait leurs preuves en Syrie, Libye et en Ukraine. Le Bénin se tourne également vers des armements chinois et français.

Participation du Bénin aux opérations de paix de l’ONU

Selon le Département des Opérations de paix des Nations unies, 515 militaires et policiers béninois sont actuellement déployés dans des forces de maintien de la paix, une écrasante majorité étant actifs au sein de la MINUSMA et de la MINUSCA.

« La plus grande contribution du Bénin est à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) où 460 de ses femmes et hommes servent, ainsi qu’à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). »

Département des Opérations de paix des Nations unies

Le reste des forces de sécurité béninoises à l’étranger se partage entre la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) et le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).

Crise entre Bamako et la MINUSMA

Le retrait béninois, si confirmé, vise-t-il à sortir d’une impasse politique? Voire à anticiper la fin de la MINUSMA ? Il pourrait aussi avoir été encouragé par les dernières décisions de Bamako en matière de Défense, notamment son désengagement du G5 Sahel.

Le projet de retrait des soldats béninois déployés sur le territoire malien intervient au moment où les relations entre les autorités maliennes de Transition et la MINUSMA se dégradent. Avec le second coup d’État du colonel Assimi Goïta mené en mai 2021, son pivot vers la Russie bien que souverain, a causé une levée de boucliers de la part de ses voisins et des puissances occidentales. Point culminant d’une crise diplomatique historique avec la France, Paris et ses partenaires européens ont été contraints d’entériner leur statut d’indésirables sur le territoire malien en retirant les troupes des forces Barkhane et Takuba.

Depuis, le doute pèse sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA. Prorogé par le Conseil de sécurité de l’ONU pour un an, le présent mandat s’achève le 30 juin 2022 et doit être réexaminé. Or, sur le terrain, les troupes onusiennes dénoncent des entraves, notamment des interdictions de survol, l’interdiction de patrouiller à Djenné dans la région de Mopti et celle d’enquêter à Moura. Le village est l’objet d’une guerre informationnelle entre le gouvernement de Transition d’une part, et un ensemble composé d’ONG et d’États occidentaux dont la France d’autre part, concernant les exécutions sommaires présumées de plusieurs centaines de civils par l’armée malienne en mars dernier.

Teria News

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