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L’Afrique du Sud reprend la place de première économie du continent

L’Afrique du Sud évince le Nigéria et redevient la première économie du continent en 2024. En cause : le tour de vis imposé à l’économie nigériane par la gouvernance Tinubu avec la dévaluation du naira et la fin de la subvention des prix du carburant.

En perte de vitesse, l’économie nigériane glisse sur le tableau d’honneur de ses rivales africaines. Malgré une légère remontée des cours du naira observées ces derniers jours, les turpitudes de l’économie nationale ont porté un coup fatal à sa place de leader régional. Selon des projections du Fonds monétaire international (FMI), Abuja devrait ainsi céder sa première place à Prétoria, après l’avoir occupée pendant 10 ans et avoir elle-même ravi la vedette à l’Afrique du Sud en 2014.

Dans l’actualisation des perspectives de l’économie mondiale publiée mardi 10 octobre, le FMI anticipe que le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique du Sud devrait atteindre 401 milliards de dollars à prix courants en 2024, contre 395 milliards de dollars pour le Nigeria et 358 milliards de dollars pour l’Egypte. Les prochaines années devraient, toujours selon le FMI, être ensuite marquées par une relative instabilité. Particulièrement mouvant, le haut du tableau des économies africaines verra le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte et l’Algérie se ravir tour à tour la couronne. Prétoria pourrait ne tenir son rand qu’une année, avant le retour du Nigéria en 2025 et une dégringolade derrière l’Egypte en 2026.

Depuis son accession au pouvoir en mars 2023, le président nigérian Bola Tinubu a soumis son pays à une véritable thérapie de choc. Suppression des subventions du carburant, fin du régime de taux de change fixe déterminé par la Banque centrale du Nigeria (CBN), ces mesures ont causé une flambée de l’inflation, estimée à 33.20% en avril contre 25% il y a un an. S’ensuivirent manifestations et émeutes de la faim contre l’une des pires crises économiques qu’ait connu le pays. À cela s’ajoute la baisse de la production du pétrole au profit de l’Angola et de la Libye, désormais premier producteur d’Afrique, malgré une grande instabilité politique et sécuritaire.

Bien que l’économie nigériane montre des signes de recouvrement, notamment au regard de la santé du naira qui reprend du poil de la bête face au dollar américain (environs 1 609 nairas pour un dollar), le coût social des réformes structurelles engagées par le président nigérian pourrait toutefois avoir un impact durable sur les ménages.

Teria News

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