Emmanuel Macron au sommet des BRICS ? Le président français en aurait formulé la demande à son homologue Sud-africain Cyril Ramaphosa. « Ce serait un grand coup ! », a confirmé un proche du locataire de l’Élysée auprès d’un journal français.
Prévu se tenir du 22 au 24 aout, le prochain sommet des BRICS est au cœur de toutes les attentions. Outre la question polémique de la venue du président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat international de la CPI pour son implication présumée dans l’enlèvement de milliers d’enfants en Ukraine et leur déportation illégale vers la Russie dans le cadre de sa campagne ukrainienne, les préparatifs du sommet seraient marqués par la venue d’un autre invité.
Selon le journal français L’Opinion, Emmanuel Macron a demandé à son homologue Cyril Ramaphosa de pouvoir participer à la rencontre. « Ce serait un grand coup ! », a confirmé auprès de L’Opinion un proche du locataire de l’Élysée.
Emmanuel Macron pour un rapprochement avec le Sud global
Conscient du hiatus ontologique séparant désormais l’Occident au Sud global, le président français a, à de nombreuses reprises, émis le souhait de se faire l’ambassadeur d’un rapprochement entre les deux pôles géopolitiques. C’est dans cette optique que la France organise, les 22 et 23 juin, un sommet en faveur d’un nouveau pacte financier mondial. Pour Paris, le rattrapage est d’autant plus urgent, que l’avenir démographique et économique du globe s’écrit dans l’hémisphère Sud, associé à l’Est incarné par le moteur Chine-Russie. Une alliance précisément scellée au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui concentre les espoirs d’une alternative au présent ordre mondial.
De plus et pour la première fois, la part des 5 pays « émergents » rassemblés sous la bannière des BRICS dans l’économie globale, dépasse celle du groupe des pays les plus industri et alisés ou G7 (États-Unis, Allemagne, Canada, France, Italie, Japon et Royaume-Uni). En 2020, la contribution du bloc des BRICS au Produit intérieur brut (PIB) mondial a en effet atteint 31,5 % contre 30,7 % pour le G7, en parité de pouvoir d’achat.
Un sommet sans Poutine, mais avec Macron ?
En 2016, suite à la visite sur son sol de l’ancien président soudanais Omar el-Béchir au cours de laquelle Pretoria avait refusé de procéder à son arrestation alors qu’il était visé par un mandat d’arrêt de la CPI, l’Afrique du Sud avait déjà voulu se retirer du Statut de Rome. Toutefois, le retrait de Pretoria avait été contrarié par la justice du pays laquelle, avait estimé qu’une telle décision serait inconstitutionnelle. Par ailleurs, le plan légal, un éventuel retrait ne permettrait pas à l’Afrique du Sud de se soustraire à ses obligations car il enclencherait une procédure de plus d’un an pour être effectif.
Du côté de Moscou, on maintient le flou sur la venue de Vladimir Poutine. Le porte-parole du Kremlin a ainsi fait savoir que la Russie y participerait « au niveau voulu ». Si les autorités sud-africaines prévoient d’accorder l’immunité diplomatique aux participants du sommet, cette mesure « ne s’applique pas aux mandats des tribunaux internationaux ».
Fondé en 2009, le groupe des BRICS représente l’espoir d’un système international multipolaire. Une alternative géopolitique dont l’une des ambitions affichées est de contrebalancer l’ordre économique et financier façonné par les institutions de Bretton Woods. Ainsi, les BRICS ont-ils créé une banque de développement en 2014 et œuvrent à la dédollarisation de l’économie mondiale. Un mouvement qui s’est accéléré avec les sanctions occidentales contre la Russie, les BRICS et leurs partenaires préférant désormais échanger dans leurs monnaies nationales pour leurs transactions bilatérales. Si la requête de l’Élysée était accordée, Emmanuel Macron serait le premier dirigeant occidental à se rendre à un sommet des BRICS.
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