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« Les États-Unis ne soutiendront pas une riposte israélienne contre l’Iran », dit Biden

« Les États-Unis ne soutiendront pas une riposte israélienne contre l’Iran », aurait averti Joe Biden lors d’un échange avec le Premier ministre israélien, samedi. Mais au vu de sa faiblesse à Gaza, Washington en a-t-il les moyens ? Après « la plus grande attaque de drone de l’histoire », selon CNN, le scénario d’une confrontation directe entre l’Iran et les États-Unis n’a toutefois jamais été aussi probable.

« Tu as eu une victoire. Prends cette victoire », aurait conseillé Joe Biden à Benyamin Netanyahu au sujet de l’interception par Israël et son allié américain de la majorité des missiles et drones lancés par l’Iran sur l’État hébreu dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril. Après 185 drones, 110 missiles sol-sol et 36 missiles de croisière lancés depuis l’Iran, l’Irak, le Yémen et la Syrie, frappes couplées à une cyber-attaque sur le réseau électrique israélien affectant notamment les villes de Tel Aviv et Netanya, en riposte à l’attaque du 1er avril sur le consulat iranien de Damas, Téhéran affirme vouloir s’en tenir là. Une grande incertitude plane toutefois quant aux conséquences de cette attaque sur l’équilibre régional, déjà bousculé par l’offensive israélienne sur Gaza suite à l’agression du Hamas perpétrée le 7 octobre 2023.

Si l’embrasement régional a été évité, à grands renforts de manœuvres diplomatiques nourri par la crainte des acteurs étatiques régionaux et internationaux, dont une majorité de puissances nucléaires, d’entrer en guerre, l’offensive iranienne contre Israël pourrait changer la donne.

Biden dit « non » à Netanyahu, mais en a-t-il les moyens ?

« Nous ne cherchons pas à entrer en conflit avec l’Iran mais nous n’hésiterons pas à agir pour protéger nos forces et soutenir la défense d’Israël »

Lloyd Austin, secrétaire d’État à la Défense

« Les États-Unis ne soutiendront pas une riposte israélienne contre l’Iran », aurait averti Joe Biden lors d’un échange avec le Premier ministre israélien, samedi, écartant à priori le scénario d’un affrontement, non plus seulement défensif comme dans la nuit de samedi à dimanche où la défense américaine a intercepté plusieurs drones et missiles dirigés contre l’État hébreu, mais de nature offensive directe. Malgré la réserve américaine exprimée, selon le média Axios, au Premier ministre israélien, les difficultés des États-Unis à retenir l’ardeur de la riposte de Tsahal sur Gaza fait craindre un débordement de la riposte israélienne contre l’Iran, une nouvelle fois hors du cadre fixé par Washington et de tout contrôle des alliés d’Israël.    

D’autant, que l’éventualité d’une telle confrontation suscite, de part et d’autre, une fascination quasi eschatologique. Du côté des faucons du département d’État et du Pentagone qui appréhendent la rivalité entre les États-Unis et l’Iran à la lumière du prisme du « choc des civilisations », tel que conceptualisé par Samuel Huntington, comme le nouvel horizon de la « fin de l’Histoire ». Compte tenu de l’échec empirique de la théorie de Francis Fukuyama, cet affrontement serait, cette fois, à même de formater un ordre mondial immuable au service des intérêts et valeurs du « bloc occidental » sous leadership américain. Du côté de l’Iran, cette confrontation, prophétisée par une interprétation géopolitique et séculaire des textes saints, est non seulement existentielle pour le régime iranien, mais marque également le degré ultime la « guerre sainte » menée contre « l’axe sioniste ».  

Une région en état d’alerte

L’ambassadeur d’Iran aux Nations unies a déclaré dans un communiqué : « de notre point de vue, l’incident est clos. » « Si Israël commet une autre erreur, notre réponse sera beaucoup plus sévère », a-t-il également poursuivi. À la suite de l’attaque du 13 avril, Téhéran pourrait ainsi se replier de la position d’un affrontement direct inédit d’État à État avec Israël, tout en s’appuyant sur ses proxys traditionnels que sont le Hezbollah au Liban, les rebelles Houthis au Yémen et les milices islamistes en Syrie et en Irak. Ce scénario minimise toutefois la volonté d’Israël de riposter et celle, à peine dissimulée, de Benyamin Netanyahu d’entrainer son pays et ses alliés dans une guerre régionale contre Téhéran, quitte à provoquer un glissement global, afin de définitivement neutraliser sa capacité de nuisance régionale et de sécuriser le voisinage d’Israël avant que l’Iran n’accède à l’arme nucléaire.

Espace aérien de la région samedi 13 avril

Selon Reuters, le ministre iranien de la Défense aurait averti les pays voisins, dont plusieurs sont des alliés des États-Unis et, comme le Qatar, abritent des bases américaines, que tout État qui ouvrirait son espace aérien ou son territoire à des attaques contre l’Iran, recevra une réponse « ferme » de Téhéran. Du côté de la Syrie, l’agence de presse Reuters, citant cette fois des sources militaires iraniennes, rapporte également que les systèmes de défense du pays sont en état d’alerte. 

Teria News

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