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Sénégal : condamné, Ousmane Sonko reste dans la course à la présidentielle de 2024

Ce 30 mars, Ousmane Sonko a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour diffamation contre le ministre du Tourisme. Toutefois, le maire de Ziguinchor reste éligible en vue de la présidentielle de 2024.

C’est une défaite aux allures de victoire. Condamné certes à 2 mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA d’amende dans son procès pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang qu’il avait accusé de corruption, Ousmane Sonko reste dans la course à la présidentielle de 2024. Enjeu principal de ce procès, l’éligibilité du leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) est sauve bien qu’il ait perdu sur le fond.

Après trois reports successifs d’une audience sous haute tension qui avait cristallisé les tensions entre les partisans d’Ousmane Sonko et les forces de l’ordre, rebaptisées « forces aux ordres » par les soutiens de l’opposant, critiques de l’usage abusif de la force par ces agents, le procès a pu se tenir ce jeudi 30 mars. Par anticipation d’échauffourées qui, la veille déjà avaient confronté manifestants et forces de l’ordre et redoutant le scénario du 16 mars dernier au cours duquel les rues de la capitale et celles de plusieurs villes du pays avaient été le théâtre d’affrontements violents entre jeunes et forces de sécurité, Dakar a été déclarée ville morte. Avec plusieurs services, commerces, entreprises et écoles fermées, la ville était une nouvelle fois quadrillée.

Audience en l’absence d’Ousmane Sonko

Victime d’une « tentative d’assassinat » selon son parti et les membres de la coalition Yewi Askan Wi, Ousmane Sonko a été hospitalisé plusieurs jours dans une clinique de Dakar après avoir reçu une « substance inconnue ». Arguant être affaibli, l’opposant ne s’est pas rendu à l’audience de ce 30 mars. En dépit du certificat médical produit par ses avocats, le Tribunal correctionnel de Dakar a refusé d’accorder un quatrième report à la défense. En l’absence des avocats d’Ousmane Sonko qui ont alors quitté la salle, le Tribunal a condamné l’opposant à 2 mois de prison avec sursis et à verser une amende de 200 millions de francs CFA au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.

Toutefois, le maire de Ziguinchor conserve ses droits civiques et politiques. Evitant ainsi le couperet de l’inégibilité et dans l’attente du son procès pour viol, l’avenir politique d’Ousmane Sonko est sauf.

Mercredi, la défense de l’opposant avait condamné une violation de droits après la suspension d’un des avocats d’Ousmane Sonko par l’ordre des avocats. De plus, maître Juan Branco, son nouvel avocat français a été refoulé la nuit dernière à l’aéroport de Dakar. Si la décision judiciaire de ce jeudi devrait faire redescendre le mercure politique, chauffé à blanc par l’éventualité d’une radiation des listes d’Ousmane Sonko, le climat reste crispé par le flou entretenu par le président Macky Sall sur son intention de briguer un troisième mandat.

Teria News

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