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Inculpé, Donald Trump attaque les « fous de la gauche radicale »

Plaidant « non coupable » aux 34 chefs d’accusation retenus contre lui, Donald Trump a comparu devant le Tribunal de Manhattan mardi 4 avril. Accusé de falsification de documents et d’avoir acheté le silence de plusieurs personnes en vue de la présidentielle de 2016, il dénonce une cabbale de « fous de la gauche radicale » visant à l’abattre politiquement.

Il est apparu l’air sonné mais non menotté devant le Tribunal pénal de Manhattan L’un des seuls privilèges d’ancien président américain concédés à Donald Trump dans cette procédure historique où le leader du parti Républicain crée un précédent en étant le premier ancien chef d’État à être inculpé au pénal. Sont retenus contre lui 34 chefs d’accusation. Principalement, Donald Trump est accusé de falsification de documents comptables et d’avoir acheté le silence de plusieurs personnes afin de dissimuler « une conduite criminelle en cachant au public des informations préjudiciables pendant l’élection présidentielle de 2016 », indique l’acte d’accusation, dont l’actrice porno Stormy Daniels avec qui le milliardaire a eu une brève liaison.

De retour dans son fief, Donald Trump contre-attaque

Après avoir plaidé non-coupable contre les accusations portées contre lui par le procureur de New York Alvin Bragg, Donald Trump est retourné dans sa résidence de Mar-A-Lago sans contrôle judiciaire. Une fois en Floride, l’ancien président s’est livré à un exercice dans lequel il excelle : présenter une posture de victime d’un système vicié par la corruption morale de ses détracteurs, prêts à tout, dont l’instrumentalisation de leviers judiciaires, pour l’abattre politiquement.

En quelques heures, le temps du trajet amenant son convoi de New York à son QG de Floride, Donald Trump a troqué les habits d’humble justiciable de droit commun pour ceux, taillés sur mesure, de premier résistant au système. Chaussant ses gants de boxe, l’ancien président américain a lancé sa contre-attaqué médiatique et politique.

« Je n’ai jamais pensé qu’une telle chose pouvait arriver en Amérique […] Le seul crime que j’ai commis est de défendre notre nation contre ceux qui cherchent à la détruire […] C’est une insulte à notre pays […] Ils ne peuvent pas nous battre dans les urnes, alors ils essaient de nous battre dans les tribunaux […] Nous sommes une nation en déclin, et maintenant ces fous de la gauche radicale veulent interférer dans les élections en utilisant la loi […] Nous ne pouvons pas laisser cela se produire ».

Donald Trump

Au-delà des chefs d’accusation retenus contre lui par le Tribunal de Manhattan, Donald Trump a également abordé les dossiers des documents classifiés illégalement conservés dans sa résidence privée à la fin de son mandat, de l’assaut sur le Capitole et celui touchant à sa tentative de renverser l’élection de 2020 en Géorgie. Comme lors les deux procédures d’impeachment dont il a fait l’objet, Donald Trump évoque une chasse aux sorcières visant à l’éliminer politiquement et en l’espèce, à lui barrer la route vers une candidature à la présidentielle de 2024.

Donald Trump temporairement renforcé

Alors que sa prochaine audience est fixée au 4 décembre 2023, le retentissement de son inculpation consolide le soutien de ses partisans et tient en respect ses challengers au sein du parti Républicain, trop craintifs de s’aliéner les militants en désavouant publiquement leur champion. Ce faisant, ils risqueraient d’apparaitre comme des complices d’une « manœuvre politique » dont les ficelles sont tirées par le parti Démocrate et d’être classés parmi les ennemis à combattre.

Contraints de le soutenir, les adversaires déclarés de Donald Trump, dont le gouverneur de Floride Ron DeSantis, marchent sur une ligne de crête. N’ayant d’autre choix que de faire profil bas et dès lors, de laisser l’ancien président occuper le devant de la scène, ils doivent temporairement mettre en veilleuse leurs ambitions personnelles pour faire bloc autour de lui. Ainsi, si les Américains considèrent que Donald Trump doit répondre de ses actes comme n’importe quel justiciable, cette procédure recentre l’énergie du parti Républicain sur sa personne.

Teria News  

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