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L’Occident débranche la finance russe du réseau SWIFT

Les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont annoncé exclure les grandes banques russes du système de transfert international SWIFT. L’arme fatale contre la Russie ou un coup d’épée dans l’eau ?

L’Occident semblait tergiverser depuis la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine le 24 février. Deux jours plus tard, la menace agitée contre les velléités de Vladimir Poutine depuis plusieurs semaines, a été mise à exécution. Le 26 février, plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis, les États de l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni ou encore le Canada, ont banni les grandes banques russes du réseau interbancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication).

Créée en 1973, la société privée SWIFT centralise les ordres de virement entre les clients de différentes banques sur le globe. En 2021, le système a facilité des transferts d’argent à hauteur de 10,6 milliards de dollars.

Annoncée par la présidente de la Commission de l’UE, Ursula von der Leyen, la sanction est appelée à bloquer les importations et les exportations russes. L’UE estime qu’environ 70% du secteur bancaire russe fait actuellement l’objet de sanctions.

Impuissant et accusé de poltronnerie par une partie du monde, l’Occident a fini par frapper la Russie avec ce que l’Ouest présente comme l’« arme fatale » ou « arme nucléaire » (États-Unis).

Toutefois, sans en minimiser les effets, beaucoup estiment que le Kremlin, dont l’attaque de l’Ukraine était prévue de longue date, a déjà anticipé cette exclusion et dispose aujourd’hui de voies de contournement pour fonctionner sans la plateforme SWIFT. Ainsi, l’arme fatale de l’Occident pourrait, comme les précédentes sanctions, n’être qu’un coup d’épée dans l’eau. En effet, lancé en 2014 par la Banque de Russie après que la menace ait été une première fois évoquée par Washington, le Système de transfert de messages financiers (SPFS) agit selon l’esprit du SWIFT. Utilisé par une vingtaine de banques étrangères, l’enjeu pour Moscou sera d’en élargir le réseau, ce qui accélèrerait la dédollarisation de l’économie russe et créerait un système parallèle à celui dominé par les États-Unis. Ceci, en particulier si le SPFS est intégré au CIPS (Cross-Border Inter-Bank Payments System), l’équivalent chinois du SWIFT. Notons que cette sanction est à double tranchant. Les grandes multinationales occidentales devraient en patir autant que les individus et entités russes, d’où l’hésitation montrée par les alliés de l’Ouest. Par conséquent, les effets de l’exclusion russe du système SWIFT devraient seulement se faire sentir à court terme.

De plus, Ursula von der Leyen a annoncé que l’UE va « paralyser » les actifs de la Banque centrale russe qui sera dès lors dans l’impossibilité de les liquider. Par ailleurs, les oligarques russes et leurs familles sont désormais sur une liste rouge les empêchant d’obtenir la nationalité de pays occidentaux.

Dans le même temps, la bataille de Kiev fait rage. La capitale ukrainienne fait preuve d’une remarquable résistance aux assauts de l’armée russe. La guerre a déjà fait son lot d’exilés. En trois jours de combats, 115 000 ukrainiens ont déjà franchi la frontière polonaise, selon Varsovie.

Teria News

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