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Le Brésil célèbre la Conscience Noire ce mois de Novembre

Le Brésil abrite la seconde plus large population noire au monde après le Nigéria. Mais les 51% de Brésiliens noirs sont ghettoïsés dans des favelas et les plus touchés par l’analphabétisme, le chômage, la pauvreté. Quel est l’esprit et l’impact du « Mois de la Conscience Noire », célébré ce mois de Novembre au Brésil ?

Dès 1549 des milliers d’Africains sont déportés au Brésil pour travailler dans des plantations de canne à sucre. Trois siècles plus tard, le Brésil est le dernier pays au monde à abolir l’esclavage, le 13 mai 1888.  

Plus qu’une célébration, le « Mois de la Conscience Noire » est la reconnaissance de la culture afro-brésilienne à travers ses apports sur tous les plans (social, économique, politique, culturel). Instauré en 2003, l’initiative est l’équivalent du Black History Month célébré en février aux États-Unis.

Susciter de la fierté face à l’incertitude économique et aux violences afin de promouvoir le sentiment d’appartenance et de contribution des Noirs, est le but premier visé par cet évènement hautement identitaire. Cette année, même le « Mois de la Conscience Noire » est marqué par la crise sanitaire mondiale. « Au sortir de la pandémie, nous avons décidé, avec la Mairie, de créer un projet visant à encourager la culture populaire, la réflexion et l’activisme autour de la culture noire, l’une des plus grandes identités de la culture Carioca », affirmait Marcos Faustini, le Secrétaire à la Culture de Rio de Janeiro.

Une loi datant de deux décennies impose l’enseignement de l’histoire et de la culture afro-brésilienne dans les écoles. Ainsi, chaque école du pays doit enseigner l’histoire de l’Afrique et des Africains, la lutte des Noirs au Brésil, la culture afro-brésilienne et les contributions pertinentes des Noirs à la formation de la société nationale, d’où la consécration du 20 Novembre, date retenue pour la célébration nationale de la Conscience Noire. Jour férié, il a été choisi en l’honneur de Zumbi dos Palmares. Esclave fugitif, Zumbi dos Palmares avait formé un Quilombo (une communauté de noirs libres) dans le maquis avant d’être assassiné par les colons portugais en 1695.

Des inégalités persistantes

Au Brésil, 51% de la population est noire ou métisse. Ce sont plus de 97 millions de personnes, une majorité qui ne se reconnait pas dans les institutions brésiliennes où elle demeure peu représentée. Aujourd’hui encore, les noirs et métisses Brésiliens sont ghettoïsés dans les favelas, enclaves urbaines précaires et surpeuplés faites de tôle, de pauvreté et de violence, hauts lieux des narcotrafiquants et toutes sortes de gangs.

Malgré des politiques de discrimination positive, les inégalités socio-économiques persistent.

Teria News

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