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Acte de naissance du «Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire» de Laurent Gbagbo ce 16 octobre

C’est le «Jour-J» pour Laurent Gbagbo et ses partisans. Le «Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire» (PPA-CI) voit officiellement le jour ce 16 octobre et signe le retour de l’ancien président sur l’échiquier politique avec en ligne de mire la présidentielle de 2025. Mais avec qui ? Et plus généralement, quel avenir pour un parti centré sur la personne de Laurent Gbagbo ?

Avec cette nouvelle machine politique, Laurent Gbagbo déclare vouloir «réunir la gauche». Et si la gauche était un autre terme pour désigner l’opposition à Alassane Ouattara ? Une catégorie, convenons-en, particulièrement élastique et tributaire des alliances circonstancielles et opportunes du moment.

Quoi qu’il en soit sur le fond, retenons qu’il faudra compter avec le «Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire» (PPA-CI), nouveau-né de la scène politique ivoirienne. L’Hôtel Ivoire d’Abidjan devrait accueillir 1600 délégués chargés de rédiger le manifeste et les textes officiels du PPA-CI.

Un parti panafricaniste

La vision du PPA-CI est panafricaniste et rassembleuse. Vision portée par le logo composé de deux mains entrelacées qui s’incrustent dans une carte d’Afrique. Célébré comme martyr de la cause panafricaniste après ses 10 années passées dans les geôles de la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo acte son aura continentale. Ainsi, le parti devrait constituer un creuset de la lutte des peuples Africains contre l’impérialisme et le néo-colonialisme. Le PPA-CI devrait aussi «commémorer chaque année, le 31 mars, la résistance des peuples africains et l’acquittement du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale», selon le quotidien ivoirien Le Temps.

Le congrès constitutif du PPA-CI se tiendra les 16 et 17 octobre «sous le signe du rassemblement des Ivoiriens, de la reconquête des libertés et de la souveraineté des peuples africains», avait annoncé le président du congrès, Sébastien Dano Djédjé, le 8 octobre, lors d’une conférence de presse. Durant la rencontre, un village dit « de la liberté » sera créé au village de Blockhaus (Cocody) pour la fête des militants, des sympathisants et autres participants à ce rendez-vous politique.

«Gbagbo ou rien», forces et limites

Si «Gbagbo ou rien» est la seule fondation du «Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire», le nouveau-né court le risque de ne jamais atteindre l’âge de la maturité.

Quelques inconnues demeurent. Si de nombreux cadres du Front Populaire Ivoirien (FPI) devraient suivre Laurent Gbagbo dans sa nouvelle aventure politique, qu’en sera-t-il de Simone Gbagbo ? Humiliée par un époux avec qui elle est en instance de divorce et par un alter égo politique qui l’a écarté sans ménagement de la cuisine du PPA-CI, quelle place prendra-t-elle dans ce parti? Dame Simone s’est de toutes façons ménagé un parachute avec le Mouvement des Générations Capables (MGC), lancé le 25 septembre et dont elle est la marraine.

Lire ou relire «Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo s’offre une nouvelle base arrière politique avec le MGC»

En outre, Laurent Gbagbo sera-t-il candidat en 2025 ? Rien n’est moins sûr. Le président Alassane Ouattara pourrait faire barrage à un tel projet avec une loi limitant l’âge des candidats à 75 ans. Or, en 2025, Laurent Gbagbo en aura 80. Se pose alors dès le départ la question de sa succession, le talon d’Achille des hommes politiques africains qui, en entretenant un culte de la personnalité au sein de leurs appareils politiques, ont tendance à perdre de vue l’horizon de «l’après», et paradoxalement, couler leur héritage. Si «Gbagbo ou rien» est la seule fondation du «Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire», le nouveau-né court le risque de ne jamais atteindre l’âge de la maturité.

Teria News

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