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Etats-Unis: Biden renoue avec la réalpolitik

Côté face c’est « America is back », côté pile c’est toujours « America First ». Joe Biden le nationalisme Américain qu’on a pas vu venir? Comme Trump, Biden ne peut résister aux pétrodollars. Le président américain signe un contrat d’armement avec l’Arabie Saoudite et renoue avec la réalpolitik en revenant sur ses promesses de rupture.

Aussitôt investi à la Maison Blanche, Joe Biden s’était employé à présenter sa présidence sous le signe de la rupture avec l’ère Trump. En terme de politique intérieure, en adoptant une posture rassembleuse, loin des discours incendiaires de Donald Trump, en particulier envers les minorités. En politique étrangère, Joe Biden promettait à ses alliés, notamment lors du dernier sommet du G7, un retour au multilatéralisme, à la concertation, en martelant «America is back » à qui voulait l’entendre. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent dit l’adage. Une leçon durement apprise par les Français, victimes collatérales de la politique Américaine dans l’Indo-pacifique avec l’affaire des sous-marins et écartés sans ménagement du pacte anglo-saxon AUKUS (États-Unis, Royaume-Uni, Australie).

Renouer avec l’embarrassante pétro-monarchie Saoudienne

Alors candidat démocrate, Joe Biden s’était engagé à faire « payer » les dirigeants saoudiens pour l’affaire Khashoggi et la guerre au Yémen. En somme, l’ancien vice-président de Barack Obama promettait une politique étrangère morale. Un oxymore qui le condamnait à décevoir. C’est chose faite six mois plus tard.

Washington a en effet signé un contrat d’un demi-milliard de dollars de maintenance de la flotte d’hélicoptères de l’Arabie saoudite. Soit, le premier contrat conclu avec la pétro-monarchie de l’ère Biden. Avec ce contrat, prémice d’un retour au statut quo, Joe Biden s’assoit sur ses promesses de « recalibrer » la relation des États-Unis avec l’Arabie Saoudite et de mettre « fin au soutien américain à la coalition saoudienne. » Fini le temps où Washington passait tout à Riyad contre des contrats d’armement et un appui diplomatique, disait-on à la Maison Blanche. Pour prouver sa bonne volonté, Joe Biden avait même déclassifié une note de la CIA accusant le prince héritier Mohammed Ben Salman de l’assassinat de Khashoggi.

Le président Américain a su jouer sur un ras-le-bol vis à vis du style de Donald Trump et a exacerbé le contraste pour regagner la confiance de ses alliés et redorer l’image des États-Unis. Une opération de charme sous forme d’angélisme. Mais les six mois de sa présidence, déjà avec le retrait brusque et non concerté d’Afghanistan, marquent la fin de la lune de miel. L’illusion de la rupture est dissipée, la présidence Biden à bien des égards, se place dans la continuité du Trumpisme.

Teria News

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