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Tchad: décès d’Hissène Habré

L’ancien président Tchadien Hissène Habré est mort des suites du Covid-19 ce mardi 24 août à l’âge de 79 ans. Récemment hospitalisé à Dakar, Hissène Habré purgeait une peine de prison à perpétuité au Sénégal pour les crimes commis pendant sa présidence, entre 1982 et 1990.

Âgé et malade, Hissène Habré s’est éteint sur son lit d’hôpital ce mardi. « Habré a été remis entre les mains de son Seigneur », a déclaré le ministre Sénégalais de la Justice. Issu de l’ethnie Touboue, après l’indépendance du Tchad en 1969, Hissène Habré devient sous-préfet sous la présidence de François Tombalbaye. Un poste qu’il delaisse pour des études en France qui le conduiront notamment à l’Institut d’études politiques.

De retour au Tchad en 1972, il fonde une rébellion. Hissène Habré est nommé Premier ministre en 1978. Il prend la tête du tchad après le coup d’État de juin 1982 qui renverse Goukouni Oueddei. Pendant huit ans et demi, il instaure un régime autoritaire dont le bras armé était sa police politique, la direction de la documentation et de la sécurité (DDS).

Poursuites judiciaires

Renversé en 1990 par un coup d’Etat mené par Idriss Déby, Hissène Habré fuit le Tchad pour le Sénégal. 10 ans plus tard, un collectif composé de sept victimes de la répression menée par son régime, dépose une plainte contre lui devant le tribunal de Dakar. Hissène Habré se voit alors inculpé par la justice Sénégalaise, mais les poursuites sont annulées par une juridiction d’appel pour défaut de compétence.

Le cours des choses s’inverse en 2012 à la faveur de deux évènements principaux. Premièrement, en interne avec l’accession au pouvoir en mars 2012 du président Macky Sall, favorable à l’ouverture de poursuites contre Hissène Habré au Sénégal. À l’international deuxièmement, avec la décision de la Cour internationale de justice rendue le 20 juillet 2012, imposant au Sénégal de poursuivre l’ancien dirigeant sans délai.

Le 8 février 2013, suite à un accord entre l’Union africaine et le Sénégal, sont installées les Chambres africaines extraordinaires pour juger les crimes internationaux commis au Tchad entre le 7 juin 1982 et le 1ᵉʳ décembre 1990. Le 2 juillet de la même année, une instruction est ouverte à l’encontre d’Hissène Habré et cinq de ses anciens proches pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture. En 2017, le premier est condamné en appel à la prison à perpétuité. 40 000 personnes auraient été tuées pendant son régime.

Teria News

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