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Côte d’Ivoire : Coup de fil de Guillaume Soro à Alassane Ouattara

Grandes manœuvres en coulisses entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara. Les deux alliés, devenus ennemis, ont échangé fin mars. L’ancien président de l’Assemblée nationale évoque même, ouvertement, la présidentielle de 2025 et un retour au pays.

Une surprise nommée Soro ? Et si, dans un énième retournement de situation dont seule la politique a le secret, l’ancien Premier ministre devenait la carte surprise d’Alassane Ouattara en vue de la présidentielle d’octobre 2025 ? La sous-région a vu d’autres alliance de dernière minute, à priori contre nature, à l’instar de la dernière alternance sénégalaise où le désormais ex-président Macky Sall a, selon le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko, désavoué son candidat Amadou Bâ. De plus, devant l’inéluctable vent de changement porté par le tandem Sonko-Faye, l’ancien chef de l’État a probablement négocié sa sortie à la faveur d’un deal avec les cadres de l’ex-Pastef.  

Un double appel téléphonique apaisé

« C’est vrai. Lui et moi nous sommes parlé au téléphone. Ce n’est pas un poisson d’avril. La prochaine fois ce sera en Côte d’Ivoire. L’élection présidentielle de 2025 n’est plus loin. Il faut s’activer. »

Guillaume Soro sur ses réseaux sociaux, jeudi 4 avril

Plus de doute après la confirmation par Guillaume Soro, sur les réseaux sociaux, d’une information révélée par Africa Intelligence évoquant deux appels les 29 et 30 mars derniers. L’ancien président de l’Assemblée nationale affirme avoir téléphoné en mars au chef de l’État pour « saluer le début de la décrispation politique en Côte d’Ivoire ». Des échanges, selon lui, « marqués par la cordialité ». Guillaume Soro assure également maintenir « sa volonté de servir la cause de la réconciliation et de la paix en Côte d’Ivoire » et demeurer « ouvert au dialogue ». Par ailleurs, Africa Intelligence indique que les deux hommes ont convenu d’échanger de nouveau pour définir les contours d’une « réconciliation ».

La présidentielle d’octobre 2025 dans les esprits

L’évocation assurée et apaisée de la présidentielle de 2025 en tant qu’acteur de ce scrutin majeur qui ouvre une ère post-Ouattara et questionne la pérennisation de son héritage politique, interroge sur une possible entente entre les deux hommes, mais dans un premier temps, sur un retour de l’ancien « fils », devenu « ennemi public numéro un », en Côte d’Ivoire alors que pèsent sur lui deux lourdes condamnations depuis 2019 et sa rupture avec son ex-mentor.

Une première, à vingt ans de prison en 2020 pour « recel de détournement de deniers publics ». Puis, une seconde à la perpétuité, un an plus tard, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». D’autant, que le président ivoirien a, en février, gracié une cinquantaine de prisonniers dont plusieurs proches de Guillaume Soro, condamnés pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Traqué depuis son exil en 2019 entre l’Europe, jusqu’à l’expiration de son visa Schengen, et les pays du Golfe, Guillaume Soro a orchestré un retour très médiatisé sur le continent fin 2023 en réapparaissant à Niamey, alors sous sanctions de la CEDEAO. Il circule désormais entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, régimes frondeurs, en porte-à-faux avec Alassane Ouattara.

Teria News

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