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Côte d’Ivoire : le prix d’achat du cacao revalorisé de 50%

Bonne nouvelle pour les producteurs de cacao en Côte d’Ivoire. Le prix d’achat aux planteurs bondit de 50% pour s’établir à 1 500 francs CFA. Une maigre consolation toutefois face à la gloutonnerie des multinationales et aux caprices des cours mondiaux. 

C’est une revalorisation historique adossée sur le cours mondial des matières premières. En pleine flambée des cours de cacao, le ministre ivoirien de l’Agriculture a annoncé une revalorisation inédite du prix de cession du cacao pour la campagne intermédiaire.

L’État de Côte d’Ivoire a décidé de servir le prix au producteur à 1 500FCFA le kilogramme. C’est un niveau de prix jamais réalisé dans l’histoire de la filière cacao”


Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d’une conférence de presse

Premier producteur de cacao au monde, la Côte d’Ivoire et ses producteurs bénéficient de la hausse des cours du cacao sur le marché des matières premières. Cette revalorisation vient toutefois compenser les pertes significatives accusées par les planteurs à cause d’intempéries (pluies et sécheresses). De plus, elle rappelle la dépendance des producteurs aux bourses de Londres ou New York et pose la question de la souveraineté de l’Afrique sur ses propres ressources naturelles.  Le cacao ivoirien représente 45% de la production mondiale (soit plus de 2 millions de tonnes) et 14% de son PIB.

Le chantier de la souveraineté économique

Bien que cette dépendance soit sensiblement amortie par l’Etat ivoirien lequel fixe les prix des fèves de cacao, contrairement au Cameroun, également producteur, de nombreux planteurs et analystes prônent une délocalisation des bourses du cacao. Objectif : imposer leurs prix aux industriels et assurer un revenu décent aux producteurs. Alors qu’ils représentent à eux seuls 65% de la production mondiale de cacao, les planteurs Ivoiriens et Ghanéens gagnent moins de 6% du revenu total de l’industrie du chocolat, estimé à 130 milliards de dollars par an.  

Quand les enfants Ivoiriens et Ghanéens se contentent toujours d’huile de cacao sur leur pain, les populations exigent la fin d’un système inique avec la transformation par les pays producteurs de leur propre production pour créer de la valeur et des emplois sur place. Outre la délocalisation des bourses de cacao, la meilleure façon de contrôler les prix et d’assurer un revenu décent aux cultivateurs. 

Teria News

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