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« Taïwan est le prochain », déclare Donald Trump

En pleine guerre d’Ukraine, la Chine va-t-elle attaquer Taïwan ? Comme une partie de la classe politique américaine, Donald Trump en est persuadé. « Taïwan est le prochain », a-t-il déclaré. Précisions.

Les spéculations vont bon train au sein la classe politique et des milieux diplomatiques américains. Alors que Vladimir Poutine a déclaré la guerre l’Ukraine le 24 février, la Chine pourrait-elle profiter de l’instabilité à l’Est de l’Europe comme une diversion pour revendiquer militairement sa souveraineté sur Taïwan ? Certaines figures politiques prêtent volontiers cette intention à Pékin.

Face à la défiance dont elle fait l’objet, lundi, la Chine a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Wang Yi, déclaré que Taïwan « finira par retourner dans l’étreinte de la mère patrie » (en marge du 13e Congrès national du peuple à Pékin).

Statut particulier de Taïwan

Taïwan est administrée par un gouvernement indépendant de la Chine continentale depuis 1949 et la prise de pouvoir du Parti Communiste Chinois après la guerre civile. Depuis, Taïwan revendique sa souveraineté sur son territoire et son indépendance de la Chine. Ce statut est reconnu par le Saint-Siège et par 19 États membres des Nations Unies. D’autres États entretiennent des relations diplomatiques, même non officielles, avec Taïwan. Toutefois, ces derniers reconnaissent le gouvernement taïwanais comme un représentant du peuple chinois, mais pas comme un État indépendant.  

« La question taïwanaise et la question ukrainienne sont de nature différente et ne sont pas du tout comparables ». « La différence fondamentale est que Taiwan est une partie inaliénable de la Chine et que la question de Taiwan appartient entièrement aux affaires intérieures de la Chine ».

Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères

Réagissant à la comparaison souvent faite entre l’Ukraine et Taïwan, Wang Yi a estimé que « la question taïwanaise et la question ukrainienne sont de nature différente et ne sont pas du tout comparables ». « La différence fondamentale est que Taiwan est une partie inaliénable de la Chine et que la question de Taiwan appartient entièrement aux affaires intérieures de la Chine ».

Ainsi, si la Russie considère l’Ukraine comme une zone tampon non négociable entre elle et l’Occident, car appartenant à sa « zone d’influence historique », la Chine revendique Taïwan comme une partie intégrante de son espace territorial. Par ailleurs, Wang Yi a dénoncé ce qu’il considère comme un deux poids deux mesures de l’Occident qui, d’un côté, se montre intransigeant sur la souveraineté de l’Ukraine et de l’autre, sabote la souveraineté de la Chine sur Taïwan. « Le plan visant à utiliser Taïwan pour contenir la Chine est voué à l’échec », a affirmé le diplomate.

Vers une agression de Taïwan par la Chine ?

Le 3 mars, le chef des Forces aériennes américaines du Pacifique, le général Kenneth Wilsbach, a déclaré que son dispositif de surveillance observe le président chinois Xi Jinping « comme un faucon », à l’affut de tout signe indiquant que l’Armée populaire de libération pourrait préparer une opération militaire contre Taïwan. « Je n’ai rien vu jusqu’à présent, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’en ont pas parlé en interne et qu’ils n’essaieront pas quelque chose », a estimé le général Kenneth Wilsbach.

« Taïwan est le prochain », a lancé Donald Trump sur la chaîne Fox News, alors que les appels à la reconnaissance officielle de Taïwan par Washington se font croissants. Malgré la reconnaissance de la Chine en 1979 et l’établissement de relations diplomatiques avec Pékin, les États-Unis, de facto empêchés de reconnaitre la souveraineté de Taïwan, n’ont cessé de soutenir militairement Taïwan, notamment avec la livraison d’armes, l’envoi d’instructeurs et des prises de position diplomatiques en faveur de son intégrité territoriale, Joe Biden allant même jusqu’à s’engager militairement auprès de Taïwan en cas d’attaque.

Ainsi, Taïwan cristallise le bras de fer géopolitique engagé par Washington et Pékin, en témoigne la conclusion du pacte AUKUS (États-Unis, Royaume-Uni, Australie) annoncé en septembre 2021. Au cours d’une conférence virtuelle entre Joe Biden et Xi Jinping tenue en novembre 2021, le président chinois a adressé une mise en garde à son homologue américain : soutenir l’« indépendance » de Taïwan, reviendrait à « jouer avec le feu », a-t-il prévenu.

Lire ou relire: « Vers une 3e Guerre mondiale ? »

Teria News

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