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Ukraine : « Une Troisième Guerre mondiale serait nucléaire et destructrice », prévient Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré mercredi que si une Troisième Guerre mondiale devait éclater, celle-ci impliquerait des armes nucléaires et serait « destructrice ».

Alors que l’éventualité d’un conflit nucléaire est de moins en moins tabou, en particulier depuis que Vladimir Poutine a ordonné la mise en alerte des « forces de dissuasion de l’armée russe », le ministre russe des Affaires étrangères s’est prononcé sur la question.

Dans une interview accordée à Al-Jazira mercredi, Sergueï Lavrov a estimé qu’ « une Troisième Guerre mondiale », si elle avait lieu, serait « une guerre nucléaire dévastatrice ». Tentant de justifier l’agenda russe de « démilitarisation » de l’Ukraine, le ministre a considéré que la Russie serait confrontée à un « véritable danger » si son voisin venait à acquérir l’arme nucléaire. Toutefois, il considère que les plus belliqueux sont les occidentaux. « La guerre nucléaire est bien dans la tête des occidentaux, elle n’est pas dans la tête des russes », a par ainsi déclaré Sergueï Lavrov au cours d’une conférence de presse virtuelle donnée ce 3 mars. Une semaine après la déclaration de guerre russe à l’Ukraine, le diplomate rappelle la promesse occidentale bafouée de non-élargissement de l’OTAN à l’Est de l’Europe et exige à nouveau la neutralité de l’Ukraine.

Les sanctions économiques valent une déclaration de guerre

Il « est expérimenté et sait qu’il n’y a pas d’autre alternative aux sanctions qu’une guerre mondiale »

Sergueï Lavrov à propos de Joe Biden

Réagissant au discours sur l’état de la nation prononcé par Joe Biden mardi 1er mars, Sergueï Lavrov a estimé que le président américain « est expérimenté et sait qu’il n’y a pas d’autre alternative aux sanctions qu’une guerre mondiale ». Reste à savoir de quelle guerre il s’agit, si la diplomatie russe considère qu’elle est à présent engagée dans une guerre économique avec l’Occident ou si elle estime qu’à terme, le glissement vers un conflit militaire avec ce dernier, amorcé par les sévères sanctions actées par les capitales occidentales, est inévitable.

Rappelons que la possibilité d’une mutation du conflit en une confrontation directe OTAN/Russie a été matérialisée par une déclaration du vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Rien ne garantit qu’aucun incident ne se produira », a estimé mercredi Alexander Grouchko, en lien avec l’appui militaire accordé par l’Union européenne à l’Ukraine. Une éventualité qui renforce celle du recours à l’arme nucléaire.

L’Assemblée générale des Nations unies condamne la guerre en Ukraine

Votes par pays: Vert: pour; Jaune: abstention; Gris: absent; Rouge: contre

Mercredi 2 mars, c’est une bataille diplomatique qui s’est jouée, cette fois à l’ONU. L’Assemblée générale des Nations unies a en effet adopté une résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine », qu’elle « retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires » et qui « condamne la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires ».

Sur 193 membres, la résolution a été approuvée par 141 pays, cinq s’y sont opposés et trente-cinq, dont la Chine, se sont abstenus. Les cinq pays ayant voté contre la résolution sont la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, l’Erythrée et la Syrie. En Afrique, 17 pays se sont abstenus (sur 35 abstentions) dont le Congo-Brazzaville, Madagascar, le Mali, le Sénégal, le Soudan, l’Algérie, l’Éthiopie ou encore l’Afrique du Sud. En revanche, 28 pays du continent comme le Bénin, la RDC, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la Tunisie ou le Rwanda ont voté en faveur du texte.

Teria News

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