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Frederik de Klerk passe l’arme à gauche

Figure ambiguë de la fin de l’apartheid, Frederik de Klerk a tiré sa révérence ce jeudi à l’âge de 85 ans, après une dernière lutte contre le cancer.

Dernier président blanc d’Afrique du Sud, Frederik Willem de Klerk a non seulement libéré Nelson Mandela, mais aussi partagé son prix Nobel de la paix en 1993, décerné aux deux hommes pour « leurs efforts visant à la disparition pacifique du régime de l’apartheid et pour l’établissement d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique ».  

« C’est avec la plus grande tristesse que la Fondation FW de Klerk annonce le décès de l’ancien président FW de Klerk paisiblement à son domicile de Fresnaye ce matin après avoir lutté contre un cancer »

Fondation Frederif de Klerk

Petit fils d’un des fondateurs du régime de l’apartheid en 1948, le sort dans sa légendaire ironie a voulu que la même descendance familiale y mette terme.

Icône controversée de la fin de l’apartheid avec l’emblématique Madiba, Frederik De Klerk devient le vice-président du premier président noir du pays. Mais en 1996, après seulement deux ans, il démissionne, accusant la nouvelle Constitution Sud-africaine d’exclure les Blancs du pouvoir.  

Conservateur, Frederik de Klerk dut se résigner à sortir d’un système qui érigea la terreur et la ségrégation en mode de gouvernance, cédant sous le poids de l’intensification des sanctions économiques contre son régime, mais également confronté à la forte mobilisation sociale de contestation anti-apartheid. Ainsi, les leaders de l’ANC, dont Nelson Mandela, furent libérés le 11 Février 1990, après 27 années d’emprisonnement.

Les afrikaners (communauté blanche extrémiste Sud-africaine) craignant la perte de leurs privilèges injustement établis, furent à la base d’affrontements causant 20 mille morts.

L’homme gardait une part d’ombre, se manifestant au grand jour en 2020. Frederik de Klerk avait alors nié que l’apartheid fut un crime contre l’humanité. Malgré des excuses présentées après la polémique suscitée par ses propos, ses déclarations pourraient attester d’une ontologie suprémaciste, dans le fond, jamais véritablement dépassée, ni effacée par le compromis fait avec les Noirs. Peut-être la manifestation de l’instinct de survie d’un défenseur de sa communauté, plus que celle d’un chemin de Damas.

Teria News

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