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34 ans après la mort de Thomas Sankara, redécouvrez-le à travers ces citations mémorables

«Vous ne pouvez pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie», «Les femmes portent sur elles l’autre moitié du ciel», «La dette sous sa forme actuelle est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers». 34 ans après la mort de Thomas Sankara, redécouvrez le héros panafricaniste à travers ces citations mémorables.

Le 15 octobre 1987 s’éteignait le père de la nation burkinabè et héros panafricaniste Thomas Sankara. Alors que le procès de ses assassins présumés a été reporté au 25 octobre, redécouvrez-le à travers ces quelques citations.

Sur le changement et les femmes :

«Vous ne pouvez pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie. Dans ce cas précis, cela vient de l’anticonformisme, du courage de tourner le dos aux vieilles formules, du courage d’inventer le futur. Il a fallu les fous d’hier pour que nous soyons capables d’agir avec une extrême clarté aujourd’hui. Je veux être un de ces fous, Nous devons oser inventer le futur.»

«La révolution et la libération des femmes vont de pair. Et ce n’est pas un acte de charité ou un élan d’humanisme que de parler de l’émancipation des femmes. C’est une nécessité fondamentale pour le triomphe de la révolution. Les femmes portent sur elles l’autre moitié du ciel.»

Sur la dette :

«Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par son origine. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés. Ce sont les mêmes qui géraient nos économies. Ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fond, leurs frères et cousins. Nous sommes étrangers à la dette. Nous ne pouvons donc pas la payer.

La dette c’est encore le néo-colonialisme ou les colonialistes qui se sont transformés en «assistants techniques». En fait, nous devrions dire en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des «bailleurs de fonds». Un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le «bâillement» suffirait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des dossiers et des montages financiers alléchants. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus.

La dette sous sa forme actuelle est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes, qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.»

«On parle du Plan Marshall qui a refait l’Europe économique. Mais l’on ne parle pas du Plan africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leurs économies étaient menacés, leurs stabilités étaient menacées. Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique. On en parle très peu. On parle si peu que nous ne pouvons, nous, être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas chanter nos louanges, nous en avons au moins le devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis au monde de se débarrasser du nazisme.»

Exhortations au peuple et à la jeunesse :

«La patrie ou la mort, nous vaincrons.»

«On peut tuer un homme mais pas des idées

«Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie.»

«Une jeunesse mobilisée est dangereuse, une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraye même les bombes atomiques

«Il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns et l’eau potable pour tous.»

«Il faut apprendre à l’enfant à être d’abord et avant tout un être social, c’est-à-dire un homme et non un individu.»

Sans parler de l’inclassable: «Un militaire sans formation politique, idéologique est un criminel en puissance». Ces phrases laissent entrevoir un homme profondément cultivé. Thomas Sankara était lucide parce que libéré des pesanteurs culturelles qui ne sont finalement que les normes d’un temps et d’un espace donnés. Une inspiration dans laquelle tous sont invités à puiser. Un héritage spirituel qui prouve qu’il y a une vie après la mort.

Teria News

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