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Côte d’Ivoire/France: Le procès du bombardement de Bouaké en Côte d’Ivoire s’ouvre aux assises de Paris ce lundi

Le 6 novembre 2004, alors que la Côte d’Ivoire est coupée en deux avec au nord la rébellion menée par Guillaume Soro et au sud les forces loyales à #LaurentGbagbo, deux avions ivoiriens bombardent un camp français de la force Licorne à #Bouaké. Bilan: neuf soldats français et un civil américain sont tués, 38 personnes blessées. Entre secrets d’État et souffrance des victimes, le procès la #françafrique s’ouvre devant la cour d’assises de Paris.

En représailles au bombardement imputé à l’armée loyaliste du président Laurent Gbagbo, l’armée française détruit l’aviation ivoirienne. Ce lundi 29 mars, soit plus de 16 ans après, c’est par contumace que sont jugés les pilotes poursuivis pour assassinats, tentatives d’assassinat et destruction de biens.

Un rappel à l’ordre adressé à Laurent Gbagbo et une tentative de déstabilisation

La thèse d’un complot visant à attaquer l’armée ivoirienne et entraîner la chute de Laurent Gbagbo, qui menaçait les intérêts français et ce faisant, donner un second souffle à la rébellion nordiste à ce moment affaiblie semble la plus probable.

Sinon, comment en expliquer l’arrestation des pilotes (grands absents du procès) au Togo, puis leur remise en liberté par l’armée française en novembre 2004? Pourquoi les avoir relâché dans la nature s’ils sont effectivement responsables de la mort de neuf soldats français ?

Cette thèse est celle retenue par Maître Jean Balan, avocat de la majorité des parties civiles. « La réalité, pour moi, est extrêmement simple », déclare-t-il. « Pour moi, la France, enfin une camarilla au pouvoir, est à l’origine de ce bombardement. Les morts n’étaient pas voulus. Quand les morts sont intervenues, il y a eu la panique la plus totale et donc les mensonges, les uns après les autres. » L’avocat poursuit : « Ils ont fait ça avec l’intention expresse de se débarrasser de Gbagbo, en disant : « Voilà, Gbagbo nous a attaqués. Donc, on va se débarrasser de lui ». Qui, précisément, aurait donné l’ordre ? On ne le sait pas », reconnaît l’avocat. « Tout ce qu’on sait, c’est qu’on a fait absolument le maximum, par des gens comme Villepin et Alliot-Marie, pour ne jamais pouvoir interroger ou arrêter les responsables matériels, pour que ces derniers ne puissent jamais être entendus par la justice française », accuse-t-il.

Un mensonge d’État

En février 2016, la juge d’instruction, Sabine Khéris, avait estimé que « tout a été orchestré afin qu’il ne soit pas possible d’arrêter, d’interroger ou de juger les auteurs biélorusses du bombardement ». Elle a directement indexé Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier: « la décision de ne rien faire concernant les pilotes arrêtés au Togo a été prise à l’identique par le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères ». La juge avait alors demandé la saisine de la Cour de justice de la République (CJR) seule habilitée à juger des ministres. Le 17 mai 2019, la commission des requêtes de la CJR décidait de ne pas poursuivre les trois ministres, estimant que l' »inaction » de ces derniers ne suffisait pas à justifier des poursuites et que les soupçons d’entrave aux investigations étaient infondées.

Teria News

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