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Nigéria : devant les faibles résultats de la lutte anti-terroriste et les démissions en « masse » enregistrées dans l’armée nigériane depuis plusieurs mois, dans une résolution adoptée mardi, le Sénat appelle les chefs d’état-major des armées à démissionner

L’armée nigériane peine à opposer une réponse efficace aux terroristes et bandes armées.

Le weekend dernier encore, au moins 23 militaires ont été tués dans une embuscade tendue par des « bandits » armés dans l’État de Katsina (Nord-Ouest). Ces groupes armés qui se livrent à des vols de bétail et du kidnapping agissent sans motivation idéologique, mais peuvent facilement être absorbés par les mouvements extrémistes violents. Mardi, les sénateurs nigérians ont observé une minute de silence pour rendre hommage à ces soldats. Plus tôt dans le mois, une attaque de combattants affiliés au groupe État islamique a causé la mort de dizaines de soldats dans le Nord-Est du pays. Au cours de ce seul mois de juillet, au moins quarante-cinq fantassins sont morts dans trois attaques terroristes au Nord-Est du Nigeria.

Le Sénat nigérian plaide donc pour un « changement de stratégie », réclame plus de moyens et une modernisation des équipements des soldats. Par ailleurs, un comité mixte a été mandaté pour enquêter sur les « démissions de masse » enregistrées au sein de l’armée ces derniers mois. D’autant plus que cette saignée observée dans la grande muette s’est accélérée, avec la démission collective d’au moins 380 militaires début juillet. Plusieurs soldats nigérians dénoncent le manque d’équipement, leur faible solde, la corruption des officiers supérieurs et la stratégie adoptée lors des opérations menées contre les groupes terroristes. Ainsi, dans une vidéo devenue virale, un soldat de première classe critique vertement le chef d’état-major nigérian Tukur Buratai. Le soldat y interpelle directement sa responsabilité dans les attaques dont sont pilonnés les convois militaires. Indiscipline, mutineries et désertions sont les conséquences directes de cette crise de leadership au sein de l’armée nigériane.

Réponse du berger à la bergère: le limogeage des chefs militaires est une « prérogative présidentielle », a rappelé le bureau du Président nigérian, promettant que Muhammadu Buhari « fera ce qui est dans le meilleur intérêt du pays ». En dépit d’appel pressants en faveur de son remplacement, le Président nigérian Muhammadu Buhari a jusqu’à présent renouvelé sa confiance au chef d’état-major Tukur Buratai.

En 10 ans d’une insurrection partie du Nord-Est du Nigeria, les attaques du groupe Boko Haram ont fait 27 000 victimes selon l’ONU.

Teria News

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