Décès du président iranien Ebrahim Raïssi, victime d’un accident d’hélicoptère, dimanche 19 mai. Téhéran décrète cinq jours de deuil national. Hommage de plusieurs dirigeants sur la scène globale.
Après plusieurs heures de recherche autour du site, dans la région de Varzaghan située au nord-ouest du pays, près de la frontière avec l’Azerbaïdjan, où s’est produit le crash, les secouristes ont conclu à la disparition du dirigeant iranien. Ebrahim Raïssi rentrait en Iran suite à l’inauguration d’un barrage avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
« Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême », a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant « le martyre » des victimes. Elle a précisé que le gouvernement publierait « une déclaration » en milieu de matinée.
L’appareil a « complètement brûlé » dans l’accident, ne laissant aucun survivant, a précisé un responsable iranien. Le crash a également emporté le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Téhéran décrète cinq jours de deuil national.
Réactions internationales après le décès d’Ebrahim Raïssi
Sur la scène globale, plusieurs dirigeants ont d’ores et déjà rendu hommage à Ebrahim Raïssi.
« Ebrahim Raïssi était un politicien remarquable. […] En tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique », a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, dans un télégramme diffusé par le Kremlin. Il a été suivi par son ministre des Affaires étrangères : Ebrahim Raïssi et Hossein Amirabdollahian étaient connus pour être de « vrais amis fiables de notre pays », a réagi Sergueï Lavrov. « Leur rôle dans le renforcement mutuellement bénéfique de la coopération russo-iranienne et du partenariat de confiance est inestimable. », a-t-il ajouté.
« Profondément attristé et choqué par la disparition tragique du Dr Seyed Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran. Sa contribution au renforcement des relations bilatérales entre l’Inde et l’Iran restera à jamais gravée dans nos mémoires. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et au peuple iranien. L’Inde est aux côtés de l’Iran en cette période de tristesse. », a pour sa part réagi le Premier ministre indien Narendra Modi sur X.
En Chine, le président Xi Jinping a qualifié la mort d’Ebrahim Raïssi de « tragique » et de « grande perte pour le peuple iranien ». Aux Emirats arabes unis, le président Mohammed Ben Zayed a présenté ses « condoléances » à l’entourage des victimes du « tragique accident ».
Au Pakistan, le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a annoncé « une journée de deuil » et la mise en berne du drapeau en « solidarité avec l’Iran », pays « frère ». « L’immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel », a affirmé le dirigeant qui avait reçu Ebrahim Raïssi dans le cadre d’une visite d’Etat fin avril.
Sur X, le président du Conseil européen, Charles Michel, a exprimé au nom de l’Union européenne « ses sincères condoléances pour le décès du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d’autres membres de leur délégation et de leur équipage ».
Conséquences internes de la mort d’Ebrahim Raïssi
Téhéran a déployé 32 secouristes et un drone de vision nocturne qui a été opérationnel durant la nuit, tandis que l’Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l’Iran, « le service de cartographie de réponse rapide Copernicus EMS » pour appuyer Téhéran dans les recherches. Ayatollah de 63 ans, Ebrahim Raïssi a dirigé l’Iran pendant trois ans après son élection en juin 2021.
Dans le pays, quand certains quartiers, comme celui où a grandi Ebrahim Raïssi priaient lors des opérations de secouristes avant de pleurer sa disparition, d’autres célébraient la mort de celui qu’ils appelaient le « boucher de Téhéran », notamment pour sa répression du mouvement de révolte populaire qui a suivi la mort de Marsa Amini, fin 2022. Pressenti pour succéder au guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, Ebrahim Raïssi. Dans un communiqué, le gouvernement iranien a assuré que le décès du président Ebrahim Raïssi n’allait pas entraîner « la moindre perturbation dans l’administration ». L’intérim du pouvoir est assuré par le vice-président Mohammad Mokhber avant l’organisation d’une élection présidentielle dans les 50 jours, selon la Constitution iranienne.
Teria News