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« Les Héroïnes » : Néfertiti ou la puissance au féminin  

Plus qu’une icône de beauté, elle incarne la puissance au féminin dans l’Égypte antique. Aux côtés d’Akhenaton, la reine Néfertiti exerçait un tel pouvoir politique et religieux que certains historiens avancent qu’elle a régné à la mort de son époux. Voici son histoire.

D’une beauté légendaire et d’un physique aux allures imposantes, Néfertiti qui signifie « La belle est venue » ou encore « La parfaite est arrivée », vécut aux environs de 1370 à 1333 avant J.C. Elle serait la fille de l’autre souveraine d’Égypte Tiyi I, la première épouse du Roi Amenothep III. Mais certaines sources la décrivent plutôt comme issue d’une branche parallèle à celle des pharaons, notamment comme la nièce de la Reine Tiyi I. On dispose en effet de peu de sources fiables, autant sur son arbre généalogique que sur la localisation de son tombeau. La plupart des hypothèses s’accordent cependant pour retenir que Néfertiti fut très tôt orpheline et élevée par une nourrice, Tiyi II qui deviendra la nouvelle épouse du Roi Amenothep III.

D’une allure sublime, Néfertiti sera mariée au célèbre Roi Amenothep IV, encore dénommé Akhenaton, l’un des derniers Rois de la XVIIIème dynastie royale pharaonique. Six princesses naîtront de cette union : Méritaton, Mâkétaton, Ânkhesenamon, Néfernéferouaton Tasherit, Néfernéferourê et enfin Setepenrê. L’histoire lui a souvent également attribué la maternité du célèbre Toutankhamon aujourd’hui démentie, de récentes thèses attribuant plutôt cette filiation à sa cousine ou sœur et seconde épouse du Roi Akhenaton.

Une régente politique et religieuse 

Des fouilles archéologiques présidées par des chercheurs américains ont révélé la présence de plus de 6.000 blocs de puzzle en grès permettant de reconstituer la vie de la Reine Néfertiti. On y découvre notamment celle-ci officiant souvent au côté de son époux. Les pièces se référant à la Reine, plus dominantes que celles de son époux, ont permis d’établir sa grande influence dans les affaires politiques du royaume. Toutes choses qui témoignent du pouvoir considérable de la Reine. Certaines stèles découvertes laissent également entrevoir le couple royal entouré des princesses, dévoilant pour la première fois l’intimité d’une famille royale, de telles scènes n’ayant auparavant jamais pu être révélées par l’art officiel. Représenté à de multiples reprises se tenant par la main, le couple affiche ouvertement son amour, brisant un tabou de l’époque.

C’est également sous le règne de Néfertiti que le monothéisme est institué en Égypte. Les poses traditionnelles dévoilent la Souveraine en compagnie de son époux adorant leur Dieu, le Disque solaire Aton. Un statut exceptionnel lui est accordé dans le culte voué à Aton. Elle fera déplacer la capitale vers une nouvelle ville : Akhetaten ou Amarna. Créée de toutes pièces et signifiant « Horizon du Dieu Aton », la cité est dédiée à la divinité.

Une fin tragique et méconnue   

À la fin du règne du Roi Akhenaton, plus précisément dans la deuxième partie de sa régence, une épidémie originaire de Turquie fera ravage en Égypte. Dans la famille royale, elle décima quatre princesses et probablement le Roi, de même que la Reine, n’épargnant que le futur Toutankhamon ainsi que deux des filles du couple royal: Méritaton et Ankhesenpaaton. Cette épidémie marque le décès officiel de Néfertiti dans l’histoire égyptienne, vers l’an XIV du règne d’Akhenaton. Aucune autre documentation n’en fera expressément mention.

Après la disparition de Néfertiti, c’est Ankh(t)Kheperoure Neferneferouaton, la quatrième fille de la Reine et copie de sa mère qui récupère son titre de grande épouse royale auprès de son père Akhenaton et assure la fonction rituelle dans le culte d’Aton. Cette dernière fut l’une des rares femmes à occuper la charge de Pharaon dans l’histoire de l’Égypte antique et succéda à son père.

Un symbole de pouvoir et de beauté   

Si elle apparaît comme l’une des figures les plus mystérieuses de l’histoire d’Égypte antique, il n’en demeure pas moins que la Reine Néfertiti est réputée pour sa grande beauté. Elle incarne en effet aujourd’hui une référence en la matière, eu égard à son fameux buste, devenu un véritable symbole de beauté à l’instar de la Joconde de Léonard De Vinci.  

Découvert en 1912 par l’archéologue Ludwig Borchadt, ce buste taillé dans un bloc de calcaire en l’an 1345 avant J.C par l’Artiste Thoutmosis en référence aux traits de la Reine et symbole de l’art amarnien, est considéré comme l’une des représentations les plus éblouissantes et les plus célèbres de l’Antiquité. Il est aujourd’hui exposé au Musée égyptien de Berlin. Les analystes contemporains la comparent souvent à un de ces visages féminins capables encore de faire la couverture de magazines au XXIe siècle, tant il séduit par sa grâce. Le buste de Néfertiti eut un véritable impact sur les représentations collectives contemporaines de l’Égypte ancienne.

En outre, la Reine Néfertiti est souvent représentée comme l’égale du Roi, parfois même sous la forme d’un sphinx, symbole de pouvoir. Selon certains historiens, le Pharaon Neferu qui a régné quelque temps après son époux Akhenaton, n’est autre que la grande Reine elle-même.

On dispose au final de peu d’informations sur Néfertiti mais elle aura le mérite de trouver une place de First Lady de l’Antiquité, aux côtés de son Roi où son rôle, bien loin d’être décoratif, demeure objet d’admiration à travers les époques.

Maggy Lynn

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