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Burkina Faso: Paul-Henri Sandaogo entérine le coup d’État dans la Constitution

Après sa prise de pouvoir le 24 janvier, le MPSR joue-t-il l’apaisement ? Une semaine après avoir suspendu la Constitution, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo la rétablit en y entérinant le coup d’État et devient président du Burkina Faso.

Une semaine après avoir déposé Roch-Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), est proclamé président du Burkina Faso, chef de l’État et chef suprême des armées. En sa qualité de président, Paul-Henri Sandaogo fixe les grandes orientations politiques du pays et exerce un pouvoir réglementaire (qui lui permet de gouverner par ordonnance).

S’exprimant à la télévision nationale (RTB) ce 31 janvier, le MPSR a présenté son Acte fondamental, soit un document de 38 articles éclairant l’organisation de la Transition et lui apportant une base légale. Ainsi, la Constitution suspendue le 24 janvier a été rétablie. Toutefois, c’est une version amendée de la Loi fondamentale qui a été restaurée. Le texte a en effet été modifié pour pouvoir inclure l’Acte fondamental du MPSR : « Dès sa signature, l’Acte fondamental lève la suspension de la Constitution du 02 juin 1991 qui s’applique à l’exception des dispositions incompatibles avec le présent Acte ».

« Le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration est l’organe central de définition et d’orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l’intégrité territoriale. Il assure la continuité de l’État en attendant la mise en place des organes de Transition. »

Acte fondamental du MPSR

Le texte détaille la structure du MPSR, composé d’un Président, de deux Vice-Présidents, d’un Coordonnateur et de Commissions et annonce l’adoption prochaine d’une Charte de Transition. Le MPSR jouera-t-il sur les mots devant la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)? Avec ces amendements, les militaires pourront-ils se targuer auprès de celle-ci d’avoir rétabli « l’ordre constitutionnel » ?

Le rétablissement de la Constitution intervient alors qu’une délégation, conduite conjointement par la CEDEAO et l’ONU, est arrivée au Burkina pour échanger avec les militaires. Samedi 29 janvier, le MPSR avait déjà accueilli une mission des chefs d’état-major des pays de la CEDEAO, chargés d’évaluer la situation sécuritaire du Faso.

Par ailleurs, le MPSR a annoncé le limogeage de l’ancien chef d’état-major, Gilbert Ouédraogo, et celui des renseignements, François Ouédraogo. Symboles de la corruption des officiers supérieurs dans l’armée burkinabè, la tête des deux hommes était réclamée par une large partie de l’armée.

En outre, les condamnations de principe du coup d’État burkinabè par les organisations internationales se poursuivent. Ainsi, emboitant le pas à la CEDEAO, l’Union Africaine (UA) a suspendu le Burkina Faso de ses instances, ce lundi.

Teria News

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