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Charles Blé Goudé attaque la CPI pour « erreur judiciaire »

Charles Blé Goudé exige réparation à la CPI pour « erreur judiciaire ». Acquitté aux côtés de son mentor, Laurent Gbagbo, en mars dernier, l’ex-leader des « Jeunes Patriotes » réclame des dommages et intérêts. Cette procédure sera-t-elle le procès de la CPI?

Décriée, qualifiée d’instrument politico-judiciaire conçu contre les leaders politiques du tiers-monde, particulièrement africains, la Cour Pénale Internationale (CPI) se trouve confrontée à une réclamation de Charles Blé Goudé.

À travers le traitement du dossier de la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire et l’acquittement définitif prononcé en mars dans le dossier de Laurent Gbagbo et de son ancien ministre de la jeunesse et ex-leader des « Jeunes Patriotes » pour crimes contre l’humanité, Charles Blé Goudé demande des dédommagements pour « erreur judiciaire ». Estimant avoir été détenu sur la base de preuves insuffisantes, il réclame 819 300 euros (plus de 500 millions de francs CFA), soit 300 euros par jour (196.787 francs CFA) depuis son transfèrement à La Haye le 22 Mars 2014.

Notons qu’en janvier 2019, les juges avaient critiqué la qualité des enquêtes en justification à l’acquittement. Cependant, cela ne suffit pas pour conclure à une erreur judiciaire selon le procureur: « L’accusation doit enquêter avec intégrité… Elle n’est obligée, ni ne peut s’attendre, à garantir un résultat particulier dans une procédure pénale. », a déclaré Karim Khan.

Opposés à la réclamation de Charles Blé Goudé, les avocats des victimes ne participeront à l’audience du 13 Décembre, ainsi en ont décidé les juges.

Charles Blé Goudé promet d’utiliser une partie des compensations pour aider toutes les victimes de violences post-électorales en Côte d’Ivoire. L’ex Vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et le milicien Mathieu Ngudjolo n’ont précédemment pu obtenir gain de cause dans pareille démarche vis-à-vis de la Cour.

Lire ou relire, « CPI: Fatou Bensouda cède la place à Karim Khan, quel bilan? »

Toutefois, après le fiasco de l’affaire Gbagbo qui a révélé les lourdeurs et failles de la CPI, dont sa partialité et son inféodation à de puissants intérêts politico-économiques, cette procédure, si mal menée, pourrait devenir le procès de la CPI. Alors que cette dernière a entammé un virage pour faire oublier ses échecs, notamment avec l’ouverture de procédures sur les crimes de guerre commis en Afghanistan ou ceux perpétrés par Israël dans les territoires palestiniens, ce nouveau dossier pourrait plomber ses efforts de réhabilitation.

L’Eveilleur de Conscience Panafricaine

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