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Le Front populaire ivoirien (FPI) a annoncé que Laurent Gbagbo regagnerait la Côte d’Ivoire d’ici la mi-mars. Quelle est la portée de cette déclaration ?

Cette annonce vient d’Assoa Adou, proche de l’ancien président et secrétaire général de l’aile dissidente du FPI. Une promesse, un coup de pression, voire un rappel à l’ordre à l’endroit des autorités ivoiriennes, en particulier après la délivrance de deux passeports (ordinaire et diplomatique) à Laurent Gbagbo, en décembre dernier.

Dès l’obtention de ses deux passeports, Laurent Gbagbo avait fait part de son intention de rentrer en Côte d’Ivoire courant décembre 2020. Mais son souhait semble avoir été contrarié puisque le mois de février 2021 arrive à son terme sans que l’ancien président ivoirien ait pu à nouveau fouler le sol de sa terre natale. A quel niveau les choses coincent-elles encore ?

Les autorités ivoiriennes traînent-elles les pieds ?

Si les conditions nécessaires au retour de Laurent Gbagbo semblent réunies, elles ne sont de toute évidence pas suffisantes pour garantir à l’ancien président ne serait-ce qu’un niveau de vie respectable au regard de son rang. En effet, depuis son arrestation en avril 2011, Laurent Gbagbo ne perçoit pas la rente de 9 580 580 francs CFA due aux anciens chefs d’Etats ivoiriens.

Assoa Adou se défend de forcer la main aux autorités ivoiriennes tout en leur reprochant leur lenteur.  » Certains pensent qu’on veut faire un coup de force. Non. Le président Gbagbo dit de négocier avec le gouvernement pour qu’il rentre dans la paix. Mais ça traîne « , a-t-il regretté.

Toutefois, annoncer une fenêtre aussi serrée pour le retour de son chef est une façon de remettre la thématique sur l’agenda politique, autrement dit de prendre et les ivoiriens et la communauté internationale à témoin en cas de silence ou de non-respect de ce calendrier.

Mais tout ne repose pas sur l’Etat ivoirien

Bien que Laurent Gbagbo ait obtenu un assouplissement de ses conditions de mise en liberté en mai 2020, la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) doit encore rendre sa décision dans l’affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Celle-ci est attendue d’ici le 31 mars au plus tard, la procureure Fatou Bensouda ayant fait appel de leur acquittement en septembre 2019. Or, les autorités ivoiriennes maintiennent que le retour de Laurent Gbagbo ne peut intervenir avant la décision de la CPI.

Cinq juges, différents de ceux qui ont statué lors du procès en première instance, sont appelés à trancher entre acquittement et nouveau procès, lequel si décidé, se fera sur la base des mêmes charges de crimes contre l’humanité.

Teria News

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