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Visite à Bamako dimanche 11 octobre, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao)

Nana Akufo-Addo a déclaré avoir « bon espoir » que les autorités de transition maliennes respectent leurs engagements. Pressions sur fond de vives inquiétudes sécuritaires.

Accompagné notamment du médiateur en chef de la Cédéao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan et du président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, le Président Ghanéen s’est entretenu avec l’exécutif tricéphale de la transition, soit, son Président, Bah N’daw, son Vice-président, le colonel Assimi Goïta et le Premier ministre Moctar Ouane.

Pressions sous forme d’encouragement

« Pour le moment, toutes les actions entreprises par les autorités de transition nous donnent bon espoir qu’elles tiennent les engagements pris envers nous ».

Nana Akufo-Addo

Avec cette visite, le bloc sous-régional veut pousser les nouvelles autorités maliennes, d’une part, à accélérer l’installation du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif de la transition, d’autre part, à élaborer une feuille de route et un calendrier précis pour que dans un délai strict de 18 mois, les institutions de transition cèdent place à un Président démocratiquement élu.

Par ailleurs, le Président de la Cédéao a également rencontré l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, libéré mercredi avec 10 autres personnes jusque là détenues par les militaires du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) depuis le coup d’État du 18 août. Si cette exigence de la Cédéao a été respectée, ce n’est toujours pas le cas pour ce qui est de la dissolution du CNSP.

Préoccupations sécuritaires

La sécurité était au cœur des échanges entre Nana Akufo-Addo et les autorités de Bamako. Le premier a exhorté les seconds à renforcer la collaboration dans ce domaine.

Le Président en exercice de la Cédéao n’a pas manqué de se prononcer sur la libération, il y a une semaine, de quatre otages (dont Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin) dans le nord du Mali contre celle d’environ 200 terroristes. « J’espère que le jeu en vaut la chandelle », a-t-il prévenu.

Prudence dont sont animés de nombreux observateurs au lendemain de l’opération d’autant plus controversée que les intéressés ne sont pas moins que des cadres des mouvements rebelles ayant planifié et même exécuté de nombreuses attaques au Mali et à l’étranger. Parmi ces derniers figuraient entre autres, Taher Abu Saad (vétéran algérien expert en explosifs), Aliou Mahamane Touré (ancien chef de la police islamique du MUJAO, à Gao, en 2012), le commandant de la Katiba Macina, l’imam Mahamoud Barry.

Une prudence doublée de crainte. En effet, les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des agapes de ces rebelles, organisées pour célébrer la remise en liberté des leurs. De plus, la presse malienne révèle qu’au cours de ces festivités, Iyad Ag Ghali, leur leader, a félicité les ravisseurs des otages. Il aurait également encouragé ses hommes à multiplier les kidnappings, plus efficaces que plusieurs attaques. Autre révélation des quotidiens bamakois, en plus des quelques 200 rebelles libérés, une rançon de 15 à 20 millions d’euros aurait été versée.

Ainsi, les risques d’enlèvements ciblés de personnalités politiques et militaires sont décuplés. Le choix de libérer environ 200 rebelles contre quatre otages, trophée politique des autorités de Bamako, a peut-être été acquis à un prix trop élevé.

Teria News

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