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Burkina Faso/Côte d’Ivoire : Guillaume Soro dénonce la posture « belliciste » d’Alassane Ouattara

« Il faut apprécier les propos accusatoires du Président de la Transition burkinabè à l’aune de la posture, à bien des égards, belliciste du président Alassane Ouattara vis-à-vis de son pays et des initiatives malheureuses du Gouvernement ivoirien en direction des pays de la Confédération des Etats du Sahel… ». Guillaume Soro réagit aux accusations d’Ibrahim Traoré envers Alassane Ouattara selon lesquelles, Abidjan œuvre à déstabiliser son régime.

Traqué depuis son exil en 2019 entre l’Europe, jusqu’à l’expiration de son visa Schengen, et les pays du Golfe, Guillaume Soro a orchestré un retour très médiatisé sur le continent fin 2023 en réapparaissant à Niamey, alors sous sanctions de la CEDEAO. Il circule désormais entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, régimes frondeurs de la sous-région Ouest-africaine, en porte-à-faux avec Alassane Ouattara et aujourd’hui membres de la Confédération des Etats du Sahel (CES). Alors qu’il s’est jusqu’ici retenu de s’exprimer sur les dissencions sous-régionales, l’ancien président de l’Assemblée nationale a tenu a réagir aux propos accusatoires d’Ibrahim Traoré formulés à l’encontre du régime de son ancien mentor, devenu rival, Alassane Ouattara.

« La sensibilité et la délicatesse du sujet nous imposent de l’appréhender avec beaucoup de maturité, au regard des liens historiques et séculaires qui unissent nos deux pays. Aussi, force est de reconnaître que l’actuel Gouvernement ivoirien s’est visiblement éloigné de ce que fut la seconde religion de feu le Président Félix Houphouët-Boigny, à savoir le dialogue, et n’a pas toujours su en faire bon usage. De sorte qu’il faut apprécier les propos accusatoires du Président de la Transition burkinabè à l’aune de la posture, à bien des égards, belliciste du président Alassane Ouattara vis-à-vis de son pays et des initiatives malheureuses du Gouvernement ivoirien en direction des pays de la Confédération des Etats du Sahel. »

L’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire a poursuivi en dénonçant la politique de sanctions de la CEDEAO à l’endroit des régimes militaires de la sous-région et le rôle du président ivoirien dans leur implémentation. « En effet, il est incontestable que le Président Alassane Ouattara et son Gouvernement ont été à l’avant-garde des sanctions illégales et illégitimes qui ont frappé durement les pays membres de la Confédération des États du Sahel. Fermeture des frontières, interdiction de commercer, confiscation des avoirs de ces pays à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour disloquer leurs économies, blocus terrestre et aérien, même les médicaments à destination de ces pays étaient soumis à un embargo. Ces sanctions inhumaines ont causé larmes et désolation au sein des populations de ces États. Pis, le Président Ouattara s’est proposé d’envoyer deux bataillons de l’armée ivoirienne, sans autorisation du Parlement, pour faire la guerre au Niger. Peut-on, dès lors, être surpris du ressentiment des peuples du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de leurs dirigeants vis-à-vis de notre pays ? N’avons-nous pas objectivement créé cet environnement d’hostilité et de belligérance avec nos voisins ? », interroge Guillaume Soro, avant d’appeler à une reprise de dialogue entre les acteurs politiques. « C’est pourquoi, GPS estime qu’il incombe au Gouvernement actuel de respecter la souveraineté de ces États et de renouer avec le traditionnel dialogue ivoirien, afin de rétablir des relations réellement fraternelles et d’apaiser le climat politique avec les pays de la Confédération des États du Sahel. Autant le Président Ouattara a mis force énergie à quereller et à sanctionner ces États, autant il devrait s’activer avec la même énergie pour renouer le dialogue et faire la paix. Il ne peut y avoir aucune autre alternative. », estime l’opposant ivoirien.

Fin mars, Guillaume Soro et Alassane Ouattara avaient échangé au cours de deux conversations téléphoniques. De ce dégel étaient nés des espoirs de décrispation, voire de pacification entre les deux hommes. Alors qu’à l’issue de leurs échanges, l’ancien dauphin pressenti, avait même ouvertement évoqué un retour au pays en vue de la présidentielle de 2025, ces dernières déclarations viennent jetter un nouveau froid dans sa relation avec Alassane Ouattara, candidat officiel du RHDP pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire, et éloigner la perspective d’une réelle réconciliation.

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