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CEDEAO/Niger : une « transition courte » avant la levée des sanctions

L’Alliance des États du Sahel (AES) : une « tentative fantôme de détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance », estime Bola Tinubu. Tout en fustigeant l’AES dimanche, la CEDEAO a maintenu ses sanctions contre le Niger, conditionnant leur levée graduelle à une « transition courte ».

Le 64e sommet ordinaire de la CEDEAO s’est ouvert avec les mots durs de Bola Tinubu à l’égard de l’Alliance des États du Sahel (AES). Tentative des pays sahéliens, par ailleurs putschistes, de mutualiser leurs ressources dans un effort d’intégration sécuritaire, politique et économique, l’AES vise à terme la formation d’une Fédération. Autant dire que ce projet, ouvertement concurrent à celui de la CEDEAO, irrite les membres de l’organisation sous-régionale.

Alors que ces derniers se penchaient sur le dossier nigérien et la levée des sévères sanctions qui étouffent les populations, autant qu’elles accroissent l’incompréhension et le ressentiment des opinions publiques contre l’organisation, l’initiative des pays sahéliens comme les récentes tentatives de coup d’État en Guinée Bissau et en Sierra Leone, ont nourri les discussions de dimanche.

Une « transition courte », condition à la levée des sanctions

« Sur la base des résultats de l’engagement du comité des chefs d’État avec le CNSP, l’autorité va progressivement alléger les sanctions imposées au Niger. [Mais] si le CNSP ne se conforme pas aux résultats de l’engagement avec le comité, la CEDEAO maintiendra toutes les sanctions »

Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO

Pour la première fois depuis le coup d’État du 26 juillet, la CEDEAO ouvre la porte à une levée des sanctions et à une normalisation des relations avec le CNSP nigérien. Pour ce faire, les dirigeants appellent les autorités militaires de Niamey à produire une « courte feuille de route pour la transition » vers « le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel ».

L’infléchissement de la CEDEAO intervient en aval de la rencontre entre le général Tiani et Faure Gnassingbé, désigné par Niamey médiateur entre le Niger et l’organisation, après l’échec de l’offre algérienne. Le président togolais a été rejoint par ses homologues béninois et sierra-léonais, également désignés médiateurs, cette fois par la CEDEAO. Cet infléchissement pourrait parallèlement indiquer une ouverture du CNSP lequel, défendait jusqu’ici l’établissement d’un calendrier de Transition à l’issue d’un « forum national inclusif ».

L’intervention militaire étant toujours sur la table, du moins officiellement, il était difficile d’envisager une levée des sanctions communautaires à l’issue de ce sommet. Certainement un trop grand écart pour la CEDEAO, dont la crédibilité a été une nouvelle fois entamée par la menace, non suivie d’effet, d’un recours à la force pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

L’AES déplait aux dirigeants Ouest-Africains

« La tentative de certains pays sous régime militaire de créer une Alliance des États du Sahel (…) est une tentative fantôme de détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance qui aura un impact sur la vie de nos peuples », a dénoncé Bola Tinubu en ouverture du sommet. Président en exercice de la CEDEAO, le chef d’État nigérian a été rejoint dans ses propos par son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo qui estime pour sa part, que les pays de l’AES tentent « de détruire la CEDEAO » avec « l’aide de la Russie ».

Bola Tinubu appelle toutefois à « renouer le dialogue avec les pays sous régime militaire avec des transitions planifiées réalistes et à court terme ».

Teria News

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