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Le Tchad rappelle que la date du retrait militaire français est « non négociable »

Sur le continent, les propos d’Emmanuel Macron sur l’« ingratitude » des Africains continue de faire des remous. Après le recadrage d’Ousmane Sonko, le Premier ministre tchadien évoque une « insulte grossière » et réaffirme que la date du retrait des soldats français du Tchad est « non négociable ».

Pas de répit pour Emmanuel Macron. Les réactions à ses propos, jugés insultants, exprimés lundi 6 janvier lors de la Conférence des ambassadeurs français, continuent de pleuvoir sur le continent africain.

Suite au droit de réponse, vivement exercé par le premier ministre sénégalais, rectifiant la source du retrait des troupes françaises au Sénégal, imputée par le président français à Paris, mais dont Ousmane Sonko réclame l’initiative et défendant l’honneur d’une Afrique sur le sol de laquelle les interventions militaires hexagonales, que ce soit en Libye ou au Sahel, ont davantage contribué à l’insécurité, voire au chao, qu’à la stabilité, le Tchad a également exprimé son indignation.

Dès lundi soir, N’Djamena, par la voix de son ministère des Affaires étrangère disait lundi sa « vive préoccupation suite aux propos tenus récemment par le Président de la République française, Emmanuel Macron, qui reflètent une attitude méprisante à l’égard de l’Afrique et des Africains », selon un communiqué du ministre tchadien des Affaires étrangères. Prenant la suite de la diplomatie tchadienne, le Premier ministre a, à son tour, évoqué une « insulte grossière à l’intelligence des Africains et de déni, de recul de l’histoire ». Alors que Allah-Maye Halina réagissait spécifiquement à l’« ingratitude » supposée des Africains, il a réaffirmé la date limite du départ des troupes françaises fixée au 31 janvier 2025 et jugé ce délai « non négociable ».  

« C’est à partir de Fort Lamy (actuelle N’Djamena, ndlr) que la première colonne militaire héroïque est partie pour libérer la France du joug nazi en 1939 », a par ailleurs rappelé le Premier ministre tchadien. Plus tôt, son homologue sénégalais avait tenu des propos analogues en rappelant à Emmanuel Macron que le sacrifice des soldats Africains, dont les tirailleurs Sénégalais (terme générique désignant les soldats d’Afrique de l’Ouest enrôlés dans la Seconde Guerre mondiale), avait sauvé la France du Troisième Reich allemand. Fin novembre 2024, le Tchad avait annoncé mettre fin aux accords de sécurité et de défense avec Paris, privant la France de sa dernière emprise militaire au Sahel après son départ forcé du Mali, du Burkina Faso puis du Niger.

Teria News

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