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Premier sommet des dirigeants de l’AES à Niamey

Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani réunis à Niamey le Samedi 6 juillet. Les trois dirigeants de l’AES devraient sceller la montée en puissance de l’organisation avec la création d’une confédération. Un pied de nez à la CEDEAO, 24 heures avant son sommet de dimanche.

Une démonstration de force dont le calendrier ne peut passer inaperçu. La veille du sommet ordinaire de la CEDEAO, les trois dirigeants de l’Alliance des États du Sahel se réunissent pour acter la mue de l’organisation, crée il y a moins d’un an (septembre 2023), en confédération. Un degré d’intégration, mais aussi de hardiesse, supérieur. Marchepied vers une fédération, cette étape devrait couper l’herbe sous le pied de la CEDEAO alors que l’organisation tente de ramener le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans son giron. À l’agenda du sommet de dimanche, la question, comme les initiatives visant à raisonner les dirigeants sahéliens, risquent d’être ternies par les conclusions du sommet du samedi 6 juillet.

Vers une confédération sahélienne

« Notre pays accueille le samedi 6 juillet le premier sommet des chefs d’Etat de l’AES, à savoir le Burkina, le Mali et le Niger. »

Communiqué des autorités nigériennes

La rencontre, première du genre, des chefs d’État sahéliens intervient un mois et demi après celle de leurs ministres des Affaires étrangères. Le 17 mai dernier, les diplomates se sont réunis, toujours à Niamey, pour « finaliser » le projet de texte sur la Confédération de l’Alliance des États du Sahel.  

« Nous pouvons considérer très clairement, aujourd’hui, que la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) est née », avait alors déclaré Abdoulaye Diop à l’issue d’une audience avec le général Abdourahamane Tiani, le chef du CNSP nigérien.

Moins d’un an après la création de l’AES, fondée sur l’ère socio-culturelle du Liptako-Gourma, en réponse et en solidarité à la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO afin de rétablir l’ordre constitutionnel incarné par l’ex président Mohamed Bazoum, l’organisation entame sa transition, d’une initiative à visée défensive et antiterroriste, à une institution aux ambitions économique et politique assumées.

Un weekend, deux capitales

Le sommet de samedi intervient également six mois après le retrait conjoint des trois États sahéliens de la CEDEAO (28 janvier) et 24 heures avant celui de cette dernière. Cette rencontre qui sera, selon certaines indiscrétions, boudée par plusieurs chefs d’État francophones, s’annonce d’ores et déjà moribonde.

La quasi concomitance des deux sommets invite à mettre en parallèle deux dynamiques sous-régionales. D’un côté, à Abuja, celle d’une institution en crise de légitimité pour incarner un panafricanisme institutionnel et un leadership régional. De l’autre, à Niamey, la montée en puissance d’une organisation, en voie d’institutionnalisation qui emporte l’adhésion populaire, non seulement des populations sahéliennes, mais également de plusieurs peuples de la sous-région et qui semble tenir le flambeau de la renaissance institutionnelle d’un panafricanisme dont les peuples de la sous-région estiment que la CEDEAO a trahi l’esprit.

En outre, à quelques jours de l’anniversaire de la prise de pouvoir du CNSP nigérien le 26 juillet 2023, le symbole de la tenue du sommet à Niamey vise à renforcer le régime du général Tiani. Assimi Goïta et Ibrahim Traoré rejoindront Niamey dès ce vendredi 5 juillet.

Teria News

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