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États-Unis : le parti Démocrate cherche désespérément un nouveau candidat

Suite à la performance, unanimement désastreuse, de Joe Biden au premier débat face à Donald Trump, le parti Démocrate évalue l’option de remplacer le président sortant. Lent, confus, à 81 ans, Joe Biden n’a pas convaincu contre un Donald Trump incisif à qui la Cour suprême vient de confirmer l’immunité pénale.

Il s’agissait de rassurer, rétablir la confiance avec les électeurs américains à cinq mois d’une élection présidentielle aux enjeux nationaux et globaux historiques. Joe Biden devait apparaitre capable d’assurer la charge présidentielle et balayer les doutes et critiques impitoyables qui n’ont cessé de fuser, en particulier du camp républicain, mais sans épargner sa propre famille politique démocrate, sur ses capacités cognitives eut égard à son âge.

Malgré une semaine appliquée de préparation, le président américain sortant aura, de l’avis de tous, manqué ce premier face-à-face avec son prédécesseur et adversaire. Hésitant, lent, confus, la soirée de débat du jeudi 27 juin a tourné au cauchemar pour Joe Biden. Au point que, portés par un vent de panique, les cadres du parti Démocrate, interrogent la possibilité de le remplacer et que l’équipe éditoriale du New York Times, titre pourtant acquis aux couleurs et idées démocrates, lui demande de renoncer à course.   

Un bon bilan législatif, mal défendu

Malgré un bilan législatif salué par nombre d’observateurs, la Maison Blanche peine à réconcilier les Américains avec la gouvernance Biden. Ces derniers lui reprochent la montée de l’inflation, la crise migratoire au sud du pays et son soutien inconditionnel à Israël dans sa riposte militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza. L’âge du président sortant, bien que non négligeable, n’intervient qu’après ces problématiques.

Dans le cadre d’un parti Démocrate divisé entre son aile centriste et celle de gauche, incarnée par Bernie Sanders ainsi que par une jeune garde représentée par les élues du « Squad » (Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib), Joe Biden symbolisait la seule figure de rassemblement, capable d’éviter la cassure entre des lignes idéologiques divergentes. C’est dans cet esprit qu’il s’était présenté en 2019 comme le rempart contre Donal Trump, considéré comme une menace pour les institutions américaines, et avait évoqué son mandat comme un pont devant initier une transition vers une ère post-Trump, prélude à la maturation politique d’une nouvelle génération. Quatre ans plus tard, Joe Biden apparait toujours comme le seul capable de rassembler et de maintenir le cap, notamment face aux enjeux globaux tels que la guerre russo-ukrainienne, celle de Gaza et la rivalité croissante avec la Chine.

Les « plans B » du parti Démocrate

Le camp démocrate peut se vanter d’un vivier de talents. Du gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer au secrétaire aux transports Pete Buttigieg en passant par le gouverneur de Californie Gavin Newsom, voire même l’impopulaire la Vice-présidente Kamala Harris, l’éventail des options est passé en revue par les démocrates.

Toutefois, l’inquiétude et l’agitation observée autour du président américain, pour changer la donne, doit rencontrer la perception de son entourage dont la première dame Jill Biden, laquelle continue de soutenir les ambitions de son époux. De plus, pour éventuellement rouvrir le jeu lors de la convention démocrate d’août prochain, ce dernier doit se désister. Côté républicain cependant, personne n’y croit, surtout pas Donald Trump.

Dans le même temps, l’ancien président américain vient d’engranger une victoire de taille dans ses batailles judiciaires. La Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, a étendu lundi 1er juillet, l’immunité pénale du président. Une victoire pour Donald Trump dont le procès fédéral est une nouvelle fois retardé, tandis que son adversaire Joe Biden a dénoncé un « dangereux précédent ». Cette décision éloigne encore la possibilité d’un procès sur l’assaut contre le Capitole avant l’élection de novembre. « Les graines du pouvoir absolu ont été plantées » par la majorité conservatrice de la Cour, a déploré la juge Ketanji Brown Jackson.

Teria News

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