Chaleur extrême et inondations. Ces dernières semaines le dérèglement climatique a fait plusieurs centaines de victimes à travers le continent. Le Kenya enregistre déjà plus de 120 morts dus aux pluies diluviennes.
Si l’Afrique contribue à hauteur de moins de 4% au dérèglement climatique, le continent est l’un des plus frappés par ses effets, justifiant la pression du Sud pour inscrire la justice climatique au cœur de l’agenda global. Sommets après sommets les promesses de don et de financements divers s’accumulent sans être concrétisés dans les budgets nationaux des pays du Sud, pourtant au front dans la riposte climatique.
Ces dernières semaines, une vague de chaleur extrême a causé sécheresse et inondations meurtrières à travers le continent. Au Kenya, la saison de pluies qui s’étend traditionnellement de mars à mai, a été amplifiée par El Nino El Nino. Ce phénomène climatique redouté est généralement associé à une température mondiale plus élevée et provoque tantôt des sécheresses dans certaines régions, tantôt des inondations dans d’autres. Dans le pays, des pluies diluviennes ont provoqué 120 morts. 200.000 personnes sont affectées par des précipitations hors norme dont plus de 130.000 déplacés. Cette pluviométrie exceptionnelle depuis la mi-mars retarde également la réouverture des écoles au Kenya. En Tanzanie voisine, 155 personnes ont péri dans des inondations ou des glissements de terrain. Toujours dans la région, au Burundi, 96 000 personnes ont été déplacées par des mois de pluie ininterrompue, selon les Nations unies et le gouvernement.
L’année dernière déjà, des inondations ont fait plus de 300 morts au Kenya, en Somalie et en Ethiopie. D’un extrême à l’autre, elles sont venues clôturer une période de sécheresse historique, la pire en 40 ans.
En dehors de la corne de l’Afrique, la région Ouest-africaine a également subi les affres du réchauffement climatique. Au Sahel notamment, la canicule tue les plus âgés et fragiles. Une vulnérabilité renforcée par multiples délestages au Mali, depuis secouru par le Niger. Niamey s’est en effet engagé, le 16 avril dernier, à livrer 150 millions de litres de gazole à son voisin de l’AES pour alimenter ses centrales électriques.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’actuel phénomène El Nino observé en Afrique est l’un des cinq plus puissants jamais enregistrés.
Teria News