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Présidentielle au Sénégal : Karim Wade et Ousmane Sonko hors course

Le Conseil constitutionnel valide 20 candidatures à la présidentielle du 25 février. Elle se fera sans Karim Wade, recalé in extremis du scrutin à cause de sa double-nationalité franco-sénégalaise. Déclaré « inéligible pour une durée de cinq ans », Ousmane Sonko tente de rallier ses partisans à son plan B.

Sur 91 candidats, dont Ousmane Sonko, la liste définitive publiée samedi 20 janvier par le Conseil constitutionnel n’en retient finalement que 20. Parmi les 21 candidats dont les dossiers de parrainages avaient été validés, un seul a été exclu par le Conseil constitutionnel. Un coup dur pour Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) dont le dossier a achoppé sur la question de sa double nationalité franco-sénégalaise, toujours active au moment du dépôt des candidatures.

Selon le législateur Sénégalais, il n’est pas permis un candidat à la magistrature suprême de détenir une autre nationalité que celle sénégalaise. Or, lors de son dépôt de candidature, le 21 décembre 2023, et en dépit du versement au dossier d’une déclaration sur l’honneur attestant de son renoncement à la nationalité française, Karim Wade ne l’a officiellement perdue que le 16 janvier dernier, jour de la publication d’un décret au Journal officiel français. « Il reste que sa candidature a été déclarée recevable sur la foi d’une déclaration sur l’honneur inexacte », motive le Conseil constitutionnel. Karim Wade annonce un recours devant la Cour de justice de la CEDEAO.

Retombées limitées du dialogue national inclusif

À l’issue du Dialogue national inclusif initié fin mai 2023 par le président Macky Sall, Karim Wade était, aux côtés de Khalifa Sall, le grand bénéficiaire de ce rendez-vous présidentiel, boycotté par l’opposition restée soudée autour de Ousmane Sonko. Inéligibles car respectivement condamnés à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite en 2015, avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar pour Karim Wade et cinq ans de prison ferme pour détournements de fonds publics en 2018 pour Khalifa Sall, également gracié, leur fortune politique avait tourné en août. Suite à des débats houleux, l’Assemblée nationale avait adopté une réforme du code électoral, ouvrant la voie à une candidature des deux hommes, jusqu’alors inéligibles. Le texte amendé stipule depuis que « nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie ou de grâce. » Par ailleurs, les négociations avaient également abouti à un accord sur une baisse du nombre de parrainages nécessaires aux candidats, passant de 0,8 % du fichier électoral à 0,6 %, ainsi qu’à la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, remplacée par un parquet financier.

Alors qu’elle a restauré les droits civiques et politiques des deux figures de l’opposition, la réforme a également fait éclater la coalition Yewwi Askan Wi, depuis lors désolidarisée d’Ousmane Sonko, plombé par une succession de condamnations.

Le plan B d’Ousmane Sonko

Malgré un recours introduit par l’ancien leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), parti depuis dissout par le pouvoir, Ousmane Sonko ne participera pas su scrutin. En effet, le Conseil constitutionnel a motivé le rejet de sa demande par la condamnation de l’opposant à six mois de prison avec sursis dans l’affaire de diffamation l’ayant opposé au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Cette peine, confirmée par la Cour suprême le 4 janvier dernier, « le rend inéligible pour une durée de cinq ans » peut-on lire sur la décision rendue par le Conseil constitutionnel.

« C’est Diomaye qui est Sonko ». Avec ce slogan, les anciens membres du Pastef espèrent mobiliser les nombreux soutiens d’Ousmane Sonko autour de son bras droit, Bassirou Diomaye Faye. En détention préventive pour outrage à magistrat et atteinte à la sûreté de l’État, sa candidature a été validée par le Conseil constitutionnel. Le camp Ousmane Sonko est également représenté par Cheikh Tidiane Dieye, son ancien directeur de campagne et le député Habib Sy.

La liste définitive des candidats à la présidentielle du 25 février comprend: Boubacar CAMARA
Cheikh Tidiane DIEYE
Déthie FALL
Daouda NDIAYE
Habib SY
Khalifa Ababacar SALL
Anta Babacar NGOM
Amadou BA
Rose WARDINI
Idrissa SECK
Aliou Mamadou DIA
Serigne MBOUP
Papa Djibril FALL
Mamadou Lamine DIALLO
Mahammed Boun Abdallah DIONNE
El Hadji Malick GAKOU
Aly Ngouille NDIAYE
El Hadji Mamadou DIAO
Bassirou Diomaye Diakhar FAYE
Thierno Alassane SALL

Teria News

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