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L’Arabie saoudite normalise ses relations avec la Syrie

Après l’Iran mi-mars, l’Arabie saoudite officialise le réchauffement de ses relations avec la Syrie. Un mois avant le prochain sommet de la Ligue arabe dont elle a été exclue en 2012, Damas sort ainsi de son isolement diplomatique.

Réconciliée avec l’Iran à la faveur d’un accord scellé par la médiation chinoise, l’Arabie saoudite amorce un rapprochement avec la Syrie. De la première étape découle la seconde, Téhéran étant le principal sponsor régional du régime de Bachar el-Assad.

Une semaine après celui de son homologue syrien Fayçal Moqdad en Arabie saoudite, mardi 18 avril, le chef de la diplomatie saoudienne, Fayçal ben Farhane, a effectué un déplacement à Damas. Le premier d’un responsable saoudien depuis 2011 et le déclenchement du conflit syrien qui a, à ce jour, fait plus d’un demi-million de morts, 13 millions de déplacés (soit 60% de la population nationale) et détruit les infrastructures du pays. Alors que la Syrie était devenue le théâtre d’affrontements par proxy entre puissances régionales et globales, Riyad s’était placé du côté des rebelles et avait rompu ses relations avec Damas en 2012.

Retour de la Syrie sur la scène régionale

À cette occasion, le président Assad a salué « les politiques d’ouverture et réalistes » de l’Arabie saoudite, qui « servent les intérêts des pays arabes et de la région », selon un communiqué de la présidence syrienne. Il a de plus, estimé que les relations « saines » entre Damas et Riyad étaient « naturelles ».

Chef de file des pays du Golfes, un rapprochement avec l’Arabie saoudite annonce une normalisation des relations entre la Syrie et les autres monarchies du Golfe. Outre l’influence de ce dégel sur la crise syrienne, alors que l’« État central » ne contrôle qu’une partie de son territoire, le réchauffement des relations entre Damas et les riches pétromonarchies pourrait accélérer la reconstruction du pays, également secoué par le séisme de février à l’issue duquel, Riyad avait montré un premier signe d’apaisement avec l’envoi d’aide humanitaire. Le président syrien a, en effet, souligné « le rôle fraternel arabe est indispensable pour aider le peuple syrien à surmonter les conséquences de la guerre ».

À un mois du prochain sommet ordinaire de la Ligue arabe, prévu se tenir le 19 mai et dont la Syrie a été suspendue en 2012, les chances d’un retour au sein de l’organisation semblent, pour le moment, encore fragiles. Si les Émirats arabes unis ont déjà normalisé leurs relations avec Damas et que les autorités syriennes se sont rapprochées de l’Egypte, de l’Algérie et de la Tunisie, le Qatar reste lui, réticent. L’émirat gazier avait en effet soutenu la rébellion syrienne.  

Teria News

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