Les derniers soldats sous uniforme français ont quitté la Centrafrique ce 15 décembre. Ce retrait est l’aboutissement de 18 mois de désengagement progressif de la France en Centrafrique, précipité par le renforcement de l’axe Bangui-Moscou.
Le mouvement avait été amorcé en avril 2021. Paris avait alors annoncé la suspension de sa coopération militaire avec la Centrafrique. La mesure avait été doublée d’un gel de l’aide budgétaire accordée à Bangui. Paris s’était justifié en affirmant qu’à « plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenu, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en Centrafrique ». Les autorités françaises avaient de plus estimé que si la Russie n’est pas étrangère à cette dite campagne de dénigrement, « les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne ».
Le camp de Bangui-M’Poko vidé de ses contingents sous commandement français
Les derniers 47 militaires français encore présents en Centrafrique, appartenant à la mission logistique (MISLOG), ont quitté leur QG de la base de Bangui-M’Poko dont les clés du camp ont été remises au chef d’état-major de l’armée centrafricaine le 13 décembre dernier. La majorité des 130 militaires qui composaient ce contingent avait quitté la République centrafricaine au cours des dernières semaines, a indiqué le ministère français des Armées, précisant également que « cette mission […] n’avait plus de justification opérationnelle ».
Toutefois, des soldats français, dont les casques bleus déployés dans le cadre de la MINUSCA et les soldats de la mission d’entraînement de l’Union européenne en Centrafrique ((EUTM en Centrafrique), elle aussi suspendue par Bruxelles, cette fois depuis décembre 2021, sont maintenus sur le sol centrafricain. En revanche, les soldats répondant directement au commandement français ont quitté la Centrafrique.
La finalisation du retrait français de Centrafrique intervient 4 mois après le départ des dernières troupes françaises du Mali, présentes dans le cadre de l’opération Barkhane, dont Emmanuel Macron a annoncé la fin en novembre dernier. Enfin, il intervient alors que Paris, poussé par le changement de cap opéré par les nouvelles autorités de Transition sous l’impulsion du capitaine Ibrahim Traoré, envisage le retrait de sa force Sabre, opérant au Burkina Faso depuis 2009.
Teria News
