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Sénégal : Ousmane Sonko arrêté mercredi

L’oposant a été interpellé mercredi après-midi alors qu’il se rendait à une convocation pour répondre à une accusation de viol avec menaces. Il a été placé en garde à vue pour « troubles à l’ordre public » et « participation à une manifestation non autorisée ». Macky Sall ou la fin d’une tradition démocratique au Sénégal.

Alors que son convoi se rendait à la convocation d’un juge d’instruction au palais de justice de Dakar, Ousmane Sonko a été arrêté dans le quartier de Mermoz. Le leader du Pastef a ensuite été conduit dans les locaux de la section de recherche de Colobane.

Un prétexte et un coup monté par le pouvoir?

En chemin, il s’est heurté aux forces de l’ordre concernant l’itinéraire choisi par son convoi pour rejoindre le tribunal. Ousmane Sonko a défendu qu’il était « libre de ses mouvements ». Après plusieurs heures immobilisé, les partisans de l’opposant ont commencé à protester. Soulèvements réprimés par des gaz lacrymogènes et qui ont donné le prétexte à son arrestation pour « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non-autorisée ». Des échauffourées s’en sont suivi, les manifestants scandant « libérez Sonko! ».

Plusieurs témoins ont remarqué la présence de soldats français dans les rues de Dakar. Un soutien à l’allié de la françafrique, Macky Sall.

Changement de stratégie à la suite d’une médiation

La semaine dernière encore, après le levée de son immunité parlementaire à la faveur affirme-t-il d’une « procédure viciée », Ousmane Sonko annonçait son refus de déférer aux convocations de la justice. L’opposant a par la suite changé de stratégie après une médiation menée par un groupe hétéroclite composé de personnalités de la société civile et de leaders religieux. Toutefois, a-t-il tenu à préciser, son repositionnement n’est « pas une abdication » face au « comploteur en chef », son adversaire Macky Sall, coupable d’une préoccupante dérive autoritaire.

Le cas Sonko, baromètre de l’État de droit dans la sous-région Ouest-Africaine

Après la bataille des troisièmes mandats en 2020, la sous-région Ouest-Africaine est-elle en passe de perdre celle de l’État de droit, même réduite à sa plus simple expression en 2021? Si Macky Sall parvient ainsi à faire le vide autour de lui en vue de la présidentielle de 2024, le Sénégal étant un géant politique et économique de l’Uemoa, plus aucun opposant ne sera en sécurité en Afrique de l’Ouest.

Outre Dakar, des troubles ont éclaté à Saint-Louis, Zinguinchor et en Casamance.

Mardi, une vingtaine de députés de l’opposition ont saisi le Conseil constitutionnel pour annuler la procédure de levée d’immunité actée vendredi 26 février.

Teria News

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