Avec 54%, le RHDP remporte la majorité des sièges de l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives du 6 mars dernier, selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI). L’opposition rassemble 36% des circonscriptions et les indépendants 10%.
C’est une victoire en demi-teinte pour le RHDP. Le parti au pouvoir enregistre même un recul en totalisant moins de sièges qu’il n’en avait dans l’Assemblée sortante, environ 148 contre 137 à présent. De plus, certaines circonscriptions clés et plusieurs ministres ont été battus.
L’Assemblée nationale ne sera pas un contre-pouvoir mais Yopougon bascule
L’Assemblée nationale, toujours aux mains du RHDP ne sera donc pas le contre-pouvoir que l’opposition voulait en faire. Elle a toutefois la consolation d’une prise de guerre: la commune de Yopougon.
Michel Gbagbo, fils de l’ex homme fort du pays réalise l’exploi de la reprendre à la mouvance. Rappelons que Michel Gbagbo avait été arrêté en même temps que son père pendant la crise post électorale de 2010-2011. A l’époque, des images insoutenables le montant couvert de sang après avoir été tabassé avaient fait le tour de la toile. Son histoire rappelle le pas entre l’humiliation et la gloire en politique.
Stratégie incohérente de l’opposition et fossilisation de la classe politique
La participation, sensiblement en augmentation, reste modeste malgré les appels à la mobilisation (38% contre 34% en 2016). Pourtant, ces législatives marquaient le retour de l’opposition dans la course à l’Assemblée. Les trois grands partis du pays ne s’étaient pas retrouvés dans un scrutin législatif depuis 1995. En cause: la mémoire des violences post électorales de novembre 2020, l’incohérence de l’opposition qui, telle une girouette, boycotte la présidentielle mais choisi de participer aux législatives, enfin, la fatigue des électeurs confrontés à une classe politique fossilisée, des éléphants qui résistent à tout renouvellement. Même le nom de Gbagbo dont les partisans sont revenus dans le jeu électoral, n’a pas réussi à mobiliser.
Instabilité à la tête du gouvernement
Sa santé dangereusement déclinante, le Premier ministre Hamed Bakayoko (transféré en Allemagne) a, malgré son absence, remporté la commune de Séguéla. Patrick Achi, secrétaire général de la présidence a été nommé Premier ministre par intérim alors qu’une telle mesure n’avait pas été jugée nécessaire lors du séjour sanitaire en France de feu Amadou Gon Coulibaly. Un signe de l’incertitude voire du pessimisme d’Alassane Ouattara sur l’état de santé de Hamed Bakayoko ?
Les candidats ou partis ont 5 jours pour déposer un recours devant le Conseil constitutionnel.
Teria News
