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Guinée : le FNDC s’oppose à une Transition de 4 ans

Affirmant « l’authenticité » d’un document publié sur les réseaux sociaux qui évoque une transition de 4 ans, le FNDC se dit prêt à reprendre la mobilisation contre une « transition longue ».

Regroupement hétéroclite d’organisations de la société civile, de syndicats et de partis politiques, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) s’était constitué en réponse aux velléités de l’ancien président Alpha Condé de tripatouiller la Constitution guinéenne afin de se présenter à un troisième mandat. Estimant que le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), lors de sa prise de pouvoir du 5 septembre, avait parachevé le combat populaire contre de maintien en exercice d’Alpha Condé, le Front avait toutefois accordé aux militaires un soutien prudent. Aujourd’hui, la confiance entre le CNRD de Mamady Doumbouya et le fer de lance de la contestation citoyenne anti troisième mandat est rompue.

Opposition à une Transition longue

Dans un communiqué publié mardi, le FNDC confirme « l’authenticité » d’un document présentant le calendrier tant attendu de la Transition et qui évoque une durée de 4 ans. Relayé sur les réseaux sociaux, le texte devrait, selon le Front, être « soumis au CNT [Conseil national de transition, ndlr] les prochains jours ».

« La coordination nationale du FNDC fidèle à ses engagements et ses principes informe l’opinion nationale et internationale qu’elle s’opposera avec détermination à toute idée d’une transition longue », averti le FNDC qui, se prépare à mettre en branle sa capacité de mobilisation. « La Coordination nationale du FNDC invite le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, à prendre ses responsabilités pour remettre la transition sur les rails », déclare par ailleurs le communiqué lequel, se conclut par un appel à l’ouverture d’un dialogue entre le CNRD et les « Forces Vives de la Nation pour s’accorder sur la durée de la transition. »

Bienveillance de la « communauté internationale »

Arrivée dimanche à Conakry, une délégation conjointe CEDEAO-ONU, a été reçue lundi par les autorités guinéennes de Transition. Tranchant avec leur position vis-à-vis du Mali, les membres de la mission ont tressé des lauriers au CNRD, alors que, six mois après son coup d’État, Mamady Doumbouya n’a toujours pas officiellement transmis de chronogramme de Transition.

« Dans cette phase, nous leur avons dit que les Nations Unies et l’Union Africaine sont à leurs côtés, pour les aider à parachever la feuille de route, le chronogramme, pour qu’on puisse au moins cette fois-ci sortir, aller vers des élections apaisées et une réconciliation de cœur et d’esprit de nos frères et sœurs Guinéens […] Nous avons surtout félicité les autorités de la Transition pour ce qui a été fait, notamment la mise en place du CNT que nous avons rencontré […] nous leur avons fait comprendre leur rôle historique dans cette Transition qui leur donne une responsabilité en ce qui concerne la durée du processus »

Mahamat Saleh Annadif, chef du bureau des Nations Unies pour Afrique de l’Ouest et le Sahel

Régulièrement dénoncé par les opinions publiques sous-régionales, le deux poids deux mesures des institutions supranationales (CEDEAO, Union africaine, ONU), soulève des questions. Si pour les uns, elle reflète l’incohérence de la « communauté internationale », pour les autres, elle signe sa duplicité.

Teria News

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