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Burkina Faso : la Charte prévoit 3 ans Transition

Ce sera 3 ans de Transition, ont décidé les forces vives de la nation burkinabè mardi 1er mars. Alors que la commission technique prévoyait une durée de 2 ans et demi, ce calendrier sera-t-il accepté par la CEDEAO ?

Depuis lundi, les forces vives de la nation burkinabè planchaient sur le rapport remis jeudi 23 février au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Les travaux sont arrivés à leur conclusion dans la nuit du lundi 28 février au mardi 1er mars. En effet, c’est au petit matin qu’a été signée la Charte de Transition par le président Damiba. Cette dernière prévoit une durée de Transition de 3 ans, soit 6 mois de plus que ce qui avait été proposé par la commission technique installée début février par le chef du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).

La Charte articule les pouvoirs exécutif et législatif autour de quatre organes de Transition : le président de Transition ; le conseil d’orientation et de suivi de la Transition ; un gouvernement de Transition de 25 ministres dont un Premier ministre civil ; et une Assemblée législative de la Transition de 71 membres. Cette dernière se veut inclusive avec 21 personnes nommées par le président de Transition, 16 représentants des forces de défense et sécurité, 13 représentants de la société civile, 8 représentants des partis politiques et 13 représentants des différentes régions du pays.

Le texte décrit également les priorités de la Transition burkinabè soit, la lutte contre le terrorisme, la restauration de l’intégrité territoriale du Burkina Faso et la réponse à la crise humanitaire.

Investi président par le Conseil constitutionnel le 16 février dernier, le lieutenant-colonel Damiba s’est engagé à ne pas se présenter aux élections prévues se tenir à l’issue des 3 ans de Transition prévus par la Charte. Le futur Premier ministre, comme le président du Parlement, sont également frappés d’inéligibilité.

La Charte de Transition adoptée mardi devra être discutée avec les partenaires du Burkina Faso, dont la CEDEAO. Rappelons que le chronogramme de 5 ans de Transition proposé par les Assises nationales maliennes et ramené à 4 par les autorités de Bamako, avait été catégoriquement rejeté par l’organisation sous-régionale. Cette dernière avait répliqué avec l’adoption de sévères sanctions contre le Mali. Bien que bénéficiant d’une relative indulgence de la part de la CEDEAO, l’exemple malien montre que le Burkina Faso s’inscrit d’ores et déjà en dehors de ce qu’elle pourrait juger acceptable.

Les jours prochains donneront certainement à voir des négociations au cours desquelles seront révélés le caractère et la vision du lieutenant-colonel Damiba. Tiendra-t-il face aux chefs d’État de la CEDEAO pour imposer la décision actée par Ouagadougou ou cèdera-t-il au fétichisme électoral démontré jusqu’ici par les instances communautaires ?

Teria News

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