AfriquePolitique

RDC: l’Assemblée nationale a voté ce mercredi une motion de censure contre Sylvestre Ilunga

Camouflet pour le Premier ministre et nouveau coup infligé au camp Kabila. L’Assemblée nationale a voté ce mercredi une motion de censure contre Sylvestre Ilunga consacrant l’émancipation politique du président Félix Tshisekedi

« Quittons les choses avant qu’elles ne nous quittent »? Depuis plusieurs semaines, la menace de destitution planait sur le Premier ministre congolais, symbole du compromis contraint de Félix Tshisekedi, obligé de concéder le poste de chef de gouvernement à un proche de Joseph Kabila. Depuis la rupture d’avec son allié d’alors, Félix Tshisekedi avance avec fermeté dans sa quête d’autonomie.

Sylvestre Ilunga a préféré la destitution à la démission

La motion de censure a été adoptée à une large majorité : 367 pour sur 377 votants. C’est la même institution qui avait destitué sa présidente, Jeanine Mabunda, en décembre 2020. Les députés qui défendaient cette motion estiment que le gouvernement de Sylvestre Ilunga était « incompétent », il qu’il n’a « pas tenu ses promesses », notamment sur les terrains de la lutte contre la corruption et sécuritaire. À ce titre ont été rappelés « les massacres qui continuent dans l’est du pays », la présence d’armées étrangères sur le territoire congolais ou encore l’insécurité rampante dans les centres urbains.

Anticipant le désaveu de l’Assemblée, Sylvestre Ilunga avait préparé une communication. Il y défend son action, en écrivant que son gouvernement avait été « mis en place neuf mois après l’investiture du président Tshisekedi et avait trouvé les caisses de l’État quasiment vides ». Une ligne de défense dont les députés ont fait peu cas puisqu’ils n’ont pas pris la peine d’en lire le contenu.

De plus, plaidant la responsabilité partagée, Sylvestre Ilunga a également tenu à rappeler que la majorité des Conseils des ministres avaient été présidés par Félix Tshisekedi et qu’il se contentait en somme de convertir ses orientations en décisions.

Le président Tshisekedi en quête de nouveaux alliés

Ce n’est pas encore l’Union sacrée tant souhaitée. Pour y parvenir, le président congolais doit toujours convaincre ses anciens alliés, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi de rejoindre ses rangs.

Entre temps doublement trahis, premièrement par le retrait de Félix Tshisekedi de la coalition Lamuka après que le mouvement d’opposition à Joseph Kabila lui a préféré Martin Fayulu, puis deuxièmement par son pacte avec Joseph Kabila, alors que Martin Fayulu revendiquait la victoire dès le premier tour, les deux hommes font trainer les tractations. Il se murmure que celles-ci achopent sur la répartition des postes. Ainsi, Moïse Katumbi convoiterait la présidence du Bureau de l’Assemblée nationale tandis que Jean-Pierre Bemba aurait jeté son dévolu sur la primature. Une part du lion que Félix Tshisekedi réserverait plutôt aux membres du Front commun pour le Congo qui ont lâché Kabila pour rejoindre sa dynamique.

Sylvestre Ilunga a désormais 24 heures pour présenter sa démission au chef de l’État.

Teria News

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page