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Mali : l’Union Africaine mobilise « le continent et ses partenaires pour soutenir le Mali », déclare Moussa Faki Mahamat

Changement de ton radical de l’Union Africaine (UA) sur le Mali. En visite à Bamako mardi 25 janvier, le président de la Commission de l’UA a affirmé que l’organisation mobilise « le continent et ses partenaires pour soutenir le Mali ». Est-ce l’effet de la prise de pouvoir des militaires au Burkina Faso ?

Le temps des condamnations psalmodiées sans l’ombre d’une variation, excepté le nom du pays concerné, est-il révolu ? Face à la surdité de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devant la montée de la grogne populaire sous-régionale et le vide laissé par sa posture radicale vis-à-vis du Mali qu’elle a assommé de sanctions le 9 janvier dernier, l’Union Africaine (UA) joue la carte de l’apaisement. D’autant que le Burkina Faso voisin a lui aussi, le 24 janvier, déposé son président, jugé impuissant devant les défis sécuritaires, souverainistes et de bonne gouvernance à lui posés.

En se raidissant en père fouettard, la CEDEAO a de fait, laissé un vide diplomatique entre les pays sous transition et l’ordre institutionnel sous-régional. Elle s’est par conséquent marginalisée, ce que tente d’éviter l’UA. Difficile pour la CEDEAO de sortir de sa posture intransigeante sans passer pour une girouette et ainsi, essuyer davantage de quolibets de la part des peuples qu’elle a trahi au profit de leurs dirigeants. La désescalade est d’autant plus compliquée que Ouagadougou vient de suivre le scénario malien et que les puissances étrangères, France en tête, sont là aussi à la manœuvre pour pousser la CEDEAO à répliquer avec la même véhémence qu’avec Bamako au cours d’un sommet extraordinaire « dans les jours prochains » (communiqué).

L’Union Africaine joue les médiateurs entre le Mali et la CEDEAO

L’UA a tellement déçu les peuples africains qu’il est difficile de la voir comme la solution à l’isolement malien. Mais l’institution régionale semble déterminée à combler le vide communautaire laissé par la CEDEAO et à calmer le jeu, voyant que la stratégie d’intimidation ne conduit qu’à l’escalade. En témoignent les déclarations de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, reçu en audience par le colonel Assimi Goïta mardi 25 janvier.

« Nous mobilisons le continent et ses partenaires pour soutenir le Mali et dépasser cette crise conjoncturelle et asseoir un État fort dans l’intérêt du peuple malien, de la région et de l’ensemble du continent » […] « Cette mission au Mali a pour objectif d’écouter, de s’informer et d’échanger avec les autorités de la Transition sur le processus de Transition dans ce pays africain

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA

« On ne peut pas parler de l’Afrique sans le Mali », a par ailleurs souligné le président de la Commission de l’UA. Également présent, le Premier ministre de Transition, Choguel Kokalla Maiga, a déclaré : « notre peuple compte sur l’Union Africaine pour sortir de cette crise, nous sommes convaincus qu’avec vous, avec ceux de la Cédéao, nous trouverons la voie de l’entente pour que le Mali occupe la place qu’il n’aurait jamais dû quitter dans la communauté ouest-africaine et africaine », avant d’appeler la communauté internationale à « respecter la souveraineté » et les « intérêts supérieurs » du Mali.

Outre l’Union Africaine, Bamako maintient ouverts les canaux de communication avec l’Union européenne (UE) auprès de laquelle elle a dépêché une délégation. Menés par le ministre malien des Affaires étrangères, Aboulaye Diop, les émissaires doivent s’entretenir ce mercredi avec Josep Borell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères.

Teria News

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