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Burkina Faso : mutineries dans plusieurs casernes

Des tirs nourris ont été entendus tôt ce dimanche matin aux abords de plusieurs casernes du pays. Les autorités nient les rumeurs de coup d’État militaire. La situation demeure confuse dans un contexte politique social et sécuritaire délétère depuis plusieurs mois.

Ouagadougou, comme d’autres villes du Burkina Faso, s’est réveillée ce matin au son de tirs nourris émanant de plusieurs casernes. Dans la capitale, ils ont été entendus dans des camps dont Baba Sy et de Sangoulé Lamizana où sont détenus (au sein de la Maison d’arrêt et de correction des armées), le général Gilbert Diendéré, proche de Blaise Compaoré actuellement jugé pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara et le lieutenant-colonel Zoungrana, un des meneurs de la récente tentative de coup d’Etat déjouée par les autorités. Hors de Ouagadougou, les camps de Kaya et de Ouahigouya dans le nord du pays ont également été troublés par des tirs.

Les mutins auraient exigé de leur hiérarchie: la libération du lieutenant-colonel Zoungrana, meneur d’hommes aux résultats probants dans la lutte antiterroriste, de meilleurs équipements, une augmentation des effectifs, un remaniement de la hiérarchie militaire et la démission du chef de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR).

Dans un communiqué publié ce matin, le gouvernement reconnait les « tirs » mais nie « une prise de pouvoir par l’armée ». Dans de tels moments de tension, la guerre de l’information étant capitale à remporter de part et d’autre, les autorités se sont empressées de dénoncer de fausses informations : « Des informations véhiculées dans des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour ». Le porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga a ainsi appellé les populations à la sérénité. Toutefois, la situation reste confuse et les motivations des mutins incertaines.

Ces évènements interviennent au lendemain d’une journée de manifestations, contre la politique du gouvernement et en soutien au peuple malien face aux lourdes sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA. Bien qu’interdites par le régime, les burkinabè étaient nombreux à braver les autorités dans les rues de Ouagadougou. Au cours de la journée de dimanche comme la veille, internet a été coupé. Le gouvernement a décrété un couvre-feu à partir de 20h00 locales jusqu’à 5h30 lundi. 

Teria News

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