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« Le Brésil fera à nouveau de l’Afrique une priorité », affirme Lula

« J’ai affirmé que le Brésil fera à nouveau de l’Afrique une priorité dans ses relations avec le monde », déclare Lula. Investit le 1er janvier, le président brésilien s’était, au cours de ses mandats précédents, fait un champion des liens avec le continent, alors que son prédécesseur n’y a jamais mis les pieds. Lula et l’Afrique, retour sur une histoire de famille.

Entre les gouvernances Bolsonaro et Lula, deux styles radicalement opposés. Si au lendemain d’une victoire particulièrement serrée au second tour de la présidentielle d’octobre 2022, les chancelleries occidentales s’étaient empressées de reconnaitre son élection, comme pour couper court à toute contestation dont la tentation dans le camp Bolsonaro se faisait pressante, et pour consolider de l’extérieur la prise de pouvoir d’un interlocuteur plus rassurant, le soulagement du Nord était partagé par les capitales du Sud global. En Afrique plus précisément, le retour de Lula a été accueilli comme une bonne nouvelle, tant le président brésilien qui a entamé dimanche 1er janvier un troisième mandat de 4 ans, s’est fait le champion de la coopération entre le Brésil et le continent africain.  

Explosion des échanges et de la coopération Brésil-Afrique

En 11 voyages officiels, 25 pays parcourus et avec l’ouverture ou la réouverture d’au moins 19 ambassades et consulats du Brésil en Afrique, Luiz Inácio Lula Da Silva a, au cours de ses deux premiers mandats (2003-2011), initié un rapprochement historique entre son pays et le continent africain. Après tout, outre le potentiel économique de l’Afrique et les ressources qu’offrent son sous-sol, de puissants liens de sang lient les deux espaces. En effet, le Brésil est le deuxième pays le plus peuplé par une population d’ascendance africaine, juste après le Nigeria. Ainsi, selon le recensement de l’Institut brésilien de géographie et des statistiques de 2008, près de 50,64% de la population brésilienne est formée de Noirs et métis descendants d’esclaves venus d’Afrique. Une filiation qui a poussé Lula à renforcer l’enseignement obligatoire de la Culture et de l’Histoire générale de l’Afrique à tous les niveaux du cursus brésilien et à booster les programmes de mobilité étudiante.

Outre la densification du réseau diplomatique brésilien en Afrique, Lula a également renforcé les échanges économiques avec le continent. En effet, entre 1996 et 2006, les exportations du Brésil vers l’Afrique ont augmenté de 478%, passant de 2,6 milliards à 8 milliards de dollars. Globalement, en trois ans de présidence, le volume d’échanges commerciaux entre l’Afrique et le Brésil est passé 6 à 15 milliards de dollars, faisant de l’Afrique le quatrième partenaire économique du Brésil après les États-Unis, l’Argentine et la Chine. Concrètement, la présence du Brésil en Afrique se manifeste via l’implantation de groupes industriels comme Petrobas et Noberto Odebrecht dans les secteurs des hydrocarbures, des BTP, de l’extraction minière et d’autres fleurons brésiliens dans l’agro-alimentaire ou les biens de service.

Bientôt un sommet Brésil-Afrique ?

« Le ministre du Développement rural était dans la délégation. Il a eu trois réunions avec ses partenaires privilégiés. Il y a eu aussi le représentant des forces armées et de sécurité pour les questions plus qu’évidentes […] Nous avons des avions brésiliens dans notre flotte aérienne militaire. Donc, pour nous, la coopération et surtout la densification et la diversification dans les domaines de la sécurité dans notre pays et dans son autosuffisance alimentaire sont des éléments clés de notre politique. Avec le Brésil nous sommes sur ce chantier. »

Choguel Kokalla Maiga, Premier ministre malien

« J’ai affirmé que le Brésil fera à nouveau de l’Afrique une priorité dans ses relations avec le monde », a déclaré Lula, au lendemain de son investiture, lors d’un entretien avec le président bissau-guinéen. Au cours d’un tête à tête, cette fois avec le Premier ministre malien, Choguel Maiga, le chef d’État brésilien s’est engagé à dynamiser la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité, de l’agriculture et de l’élevage.

Dixième puissance mondiale, le Brésil est principalement une puissance agricole qui, dans un contexte d’insécurité alimentaire post Covid-19, accentué par le conflit russo-ukrainien pourrait offrir des alternatives à l’Afrique dans la logique d’un regain de la coopération Sud-Sud.

Teria News

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