Démonstration de force des maliens ce vendredi. Ils étaient des dizaines de milliers à répondre à l’appel des autorités maliennes de Transition contre les sanctions de la CEDEAO et toute ingérence étrangère. À son corps défendant, la CEDEAO aura offert un socle populaire inespéré à Assimi Goïta.
Les sanctions de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) auront eu pour effet d’unifier le Mali, divisé après la publication fin décembre 2021 d’un nouveau chronogramme de Transition étalant sa durée sur 5 ans, depuis ramenée à 4. C’est un moment de patriotisme et d’union nationale qu’a vécu le pays ce 14 janvier. À Bamako comme dans les autres villes du Mali, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues. S’il ne faut pas forcément y voir un plébiscite du gouvernement de Transition, il n’en demeure pas moins que ce vendredi fera date dans l’histoire contemporaine du Mali et fonde une relative légitimité au régime d’Assimi Goïta. À son corps défendant, la CEDEAO lui aura offert un socle populaire inespéré. Pour combien de temps?
Par ailleurs, le président de Transition a choisi cette journée nationale de manifestation pour annoncer la préparation d’un « Plan de réponse » aux sanctions communautaires, tout en maintenant ouverte la porte des négociations avec la CEDEAO avec laquelle Bamako se défend de vouloir engager un « bras de fer ».
Duel entre institutions et peuples
S’alignant sur les sanctions de la CEDEAO, l’Union européenne (UE) a déclaré jeudi préparer des mesures contre le Mali en raison de la non-tenue des élections, initialement prévues pour février. L’UE a été suivie par l’ONU qui, même paralysée par les vétos russe et chinois au Conseil de sécurité sur la question de la condamnation du chronogramme de Bamako, a lancé un appel à la révision de l’échéancier litigieux.
Déjà, les voisins du Mali non-membres de la CEDEAO comme l’Algérie, la Mauritanie et la Guinée ont exprimé une relative solidarité avec Bamako en mettant à la disposition du Mali leurs infrastructures portuaires. En outre, il pourrait être difficile à l’organisation d’implémenter la fermeture de frontières terrestres, historiquement poreuses, dont elle n’a pas la maîtrise.
Teria News