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Emmanuel Macron est annoncé au Mali le 20 décembre

Emmanuel Macron se rendra au Mali le 20 décembre et rencontrera Assimi Goïta qu’il avait jusqu’ici refusé de reconnaitre. Après plusieurs mois de tensions diplomatiques entre Paris et Bamako sur fond de rapprochement avec Wagner, le président français veut-il s’éviter une humiliation en pleine campagne présidentielle ?

Alors que les soldats de l’opération Barkhane achèvent de quitter Tombouctou ce mardi 14 décembre, Jeune Afrique annonce un déplacement d’Emmanuel Macron au Mali le 20 décembre.

Un pas en arrière, deux en avant. Voilà la politique sahélienne du président français, dépeint par son prédécesseur comme un homme sans « amarres » ni « doctrine » ni « boussole », « changeant d’opinion au gré des événements, sautant d’une conviction à l’autre comme une grenouille sur des nénuphars. »

Bombant le torse devant le « coup d’État dans le coup d’État » de mai dernier, Paris a suspendu unilatéralement les opérations militaires conjointes entre les armées française et malienne pour les reprendre un mois plus tard, sans aucune concession du côté de Bamako. Dans le même temps, toujours sans concertations avec le Mali, la France a annoncé la « fin de l’opération Barkhane » et le retrait de l’armée française des bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, tout en faisant feu de tout bois pour torpiller les efforts de Bamako pour combler le vide laissé par Paris.

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L’humiliation de Wagner en téléchargement

Hier à peine, la diplomatie française a obtenu de ses alliés européens le vote de sanctions contre la société paramilitaire russe Wagner. Une menace mise à exécution devant le rapprochement entre Moscou et Bamako. Mais la « ligne rouge » que constitue selon Paris le déploiement de mercenaires russes au Mali a déjà été franchie. Discrètement, mais sûrement, Wagner commence à y envoyer ses instructeurs.

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En amont de la campagne présidentielle de 2022, c’est peut-être l’humiliation de voir Wagner ouvertement intervenir au Mali qui pousse Emmanuel Macron à se déplacer en personne pour rencontrer le colonel Assimi Goïta. Ce faisant, le président français procède à la reconnaissance implicite du président de Transition après avoir pesé de tout son poids pour combattre son autorité. Une contradiction qui illustre l’ampleur de l’enjeu. Mieux vaut encore un revirement à 180 degrés que la gifle d’un déploiement de mercenaires russes alors que son fauteuil présidentiel est remis en jeu. C’est toute la stratégie française au Sahel qui sera remise en cause. Un grand déballage qui peut coûter cher.   

Teria News

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