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Russie : avec 77.92%, large victoire du « oui » au référendum sur la modification de la Constitution

Vladimir Poutine pourra rester au pouvoir jusqu’en 2036. Ce vote est intervenu alors que le président russe accuse une baisse de popularité depuis sa réforme des retraites, et à cause de la gestion par le Kremlin de la pandémie de Covid-19.

Selon des résultats publiés par la Commission électorale centrale, les russes ont approuvé par référendum ce bloc d’amendements à 77,92 %. La participation, elle, s’établit à 65%.

Le résultat du scrutin n’est pas une surprise. Les amendements ont été approuvés par la Douma en début d’année, et le nouveau texte de la Constitution trône déjà sur les étagères des librairies.

Initialement prévu pour avril, le référendum a été repoussé à cause de l’épidémie de nouveau coronavirus. Il s’est exceptionnellement déroulé sur une semaine afin de casser le plus possible les grands rassemblements. Au niveau des bureaux de vote, les russes se sont pliés à des mesures sanitaires comme le port de masque et de gants.

Aussitôt les résultats rendus publics, l’opposant Alexeï Navalny a dénoncé un « énorme mensonge », visant à offrit à Vladimir Poutine une « une présidence à vie ». Le président russe considère cette extension comme une nécessité, car, défend-il, la classe politique ne doit pas errer dans « une quête de successeurs potentiels », alors qu’il avait plusieurs fois promis ne pas toucher au texte. Le nouvel article 81 lui ouvre la voie à une présence à la tête de l’État jusqu’en 2036. Vladimir Poutine aura alors 84 ans. D’autres amendements renforcent ses pouvoirs présidentiels.

Par ailleurs, la réforme validée mercredi introduit des principes conservateurs dans la loi fondamentale russe comme la foi en Dieu, le mariage réservé aux hétérosexuels, ou encore l’enseignement patriotique; mais également des dispositions sociales, comme l’indexation des retraites.

Les russes ont moqué les bureaux de vote de fortune installés dans des endroits aussi insolites que des cours ou sur des terrains de jeux, en violation du principe de secret du vote, pour mieux en contrôler l’issue…

Le référendum est intervenu dans un contexte de baisse du soutien à l’action du président russe, à cause d’une réforme des retraites particulièrement impopulaire et des critiques sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le Kremlin. Ainsi, selon l’institut indépendant Levada, de mai 2018 à juin 2020, les russes approuvent sa politique à 60% contre 79% avant cette période. Un chiffre qui reste toutefois élevé.

Outre ses ambitions pour la Russie sur le plan national, Vladimir Poutine se considère aujourd’hui comme le seul à pouvoir prendre la tête d’une résistance à l’occident, et à opposer à l’Ouest un autre pôle. Fort de son succès en Syrie, le locataire du Kremlin, qui souhaite rééditer cette victoire militaire et géopolitique, s’est lancé dans une campagne en Libye aux côtés du chef de l’Armée nationale libyenne, Khalifa Haftar. La Libye demeure un traumatisme pour Vladimir Poutine, psychologiquement marqué par l’aval donné en 2011 au Conseil de sécurité de l’ONU à l’intervention des Nations unies dans le pays par le président russe d’alors, Dmitri Medvedev. Le désaccord entre les deux hommes avait achevé de faire exploser leur tandem. Alors premier ministre, Vladimir Poutine avait dénoncé des « appels médiévaux en faveur des croisades ».

Teria News

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