Mini-sommet « en catimini » entre les présidents turc, togolais, burkinabè et libérien. Un agenda en cachant plusieurs autres, en visite à Lomé, le président turc ne s’est pas borné à rencontrer Faure Gnassingbé ce mardi 19 octobre. Pourquoi tant de discrétion ?

S’il était d’abord annoncé que Recep Tayyip Erdogan marquerait un arrêt à Lomé pour y rencontrer Faure Gnassingbé, la présence de Roch Marc Christian Kaboré et de George Weah n’a été annoncée que lundi soir par la présidence togolaise. A-t-elle pour autant été décidée à la dernière minute, comme pourrait le laisser penser la publication du communiqué, ou cette rencontre multilatérale devait-elle apparaître improvisée ?

Car, malgré son allure informelle, ce n’est rien de moins qu’un mini-sommet qu’a abritée la résidence de Faure Gnassingbé ce mardi 19 octobre. La visite et les ambitions de Recep Tayyip Erdogan en Afrique provoquant des remous, fallait-il éviter une provocation trop frontale de la Françafrique en annonçant la présence du président burkinabè à la dernière minute ?

L’agenda de la rencontre étant basé sur la coopération sécuritaire entre la Turquie et les autres États représentés, Roch Marc Christian Kaboré, allié de la France dans la sécurisation du Burkina Faso, sait Paris jaloux de ses partenariats, en particulier dans le contexte du rapprochement du Mali avec la Russie. Que de menaces proférées contre Bamako ! Une profonde crise diplomatique plus tard, le président burkinabè semble avoir préféré évoluer sous les radars pour ne pas s’attirer le même courroux.

Le Libéria de George Weah ne se situe pas dans l’ancien pré-carré français, toutefois, la France a été le premier pays visité par l’ancien international de football après son élection. George Weah s’affiche comme francophile, mais entend ne se fermer aucune porte pour développer le Libéria.    

Lomé se fait-elle la base d’une fronde ? Rien n’est moins sûr. Conscient de la montée du « sentiment anti français » dans son pays comme dans la région Ouest-Africaine et glacé par les coups d’État malien, guinéen et dans une certaine mesure, tchadien, Faure Gnassingbé joue sa survie en multipliant les alliances.

Teria News