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Élections générales au Nigeria : un candidat et ses partisans assassinés

Assassinat d’un candidat aux sénatoriales et 5 de ses partisans. À la veille des élections générales (présidentielles, législatives, sénatoriales…) du samedi 25 février, ces meurtres rappellent le climat d’insécurité qui règne sur la quasi-totalité du territoire. Enjeu principal de ce scrutin, il révèle la faillite de la gouvernance fédérale.

Ce samedi est jour de vote au Nigeria pour 94 millions d’électeurs. Un jour de fête embué pour la démocratie nigériane laquelle, 24 ans après la fin de la dictature militaire, se débat avec ses démons. Les vieux d’abord. Les divisions ethniques, la corruption et le poids toujours prégnant de l’armée à laquelle les civils ont arraché la gouvernance fédérale en 1999. Les plus récents ensuite. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs, l’insurrection djihadiste au Nord-Est, l’activité crapuleuse de milices armées au Sud-Est et au Sud-Sud, l’amplification des velléités séparatistes au Sud-Est ou encore l’incapacité de la puissance publique à se déployer hors des centres urbains.

Dans un État failli, gouverner plus de 213 millions d’habitants est une gageure, même pour le champion d’Afrique.

Un « troisième larron » pour casser le duel APC/PDP

Il se disputent la couverture depuis deux décennies. Ces élections générales, les 7e depuis le retour de la démocratie au Nigeria, voient s’affronter les deux mastodontes historiques de la vie politique nationale. D’un côté, le All Progressive’s Congress (APC) du président sortant Muhammadu Buhari auquel prétend succéder Bola Ahmed Tinubu. De l’autre, le People’s Democratic Party (PDP), représenté par Atiku Abubakar. Mais un troisième acteur jette le trouble dans un duel dont les électeurs se sont lassés ces dernières années : le Labour Party de Peter Obi grignote des intentions de vote et menace de déstabiliser la rivalité convenue entre APC et PDP.

Mais, peut-être signe du potentiel représenté par le Labour, le parti est endeuillé. Oyibo Chukwu, candidat aux sénatoriales du Parti Travailliste dans le district d’Enugu Est, a été tué mercredi.

« M. Chukwu a été tué mercredi soir à Enugu alors qu’il rentrait d’un meeting politique. Des hommes armés certainement des opposants de notre parti, ont attaqué sa voiture, l’ont tué avec les cinq autres personnes qui l’accompagnaient. Les assaillants ont plus tard incendié la voiture ainsi que les personnes qui s’y trouvaient. C’est regrettable ! La politique ne devrait pas être un jeu dangereux »

Peter Obi, candidat du Labour Party

Regain d’intérêt de la jeunesse pour la politique

Si les défis du Nigeria pèsent sur sa capacité à organiser des élections crédibles sur toute l’étendue du territoire, la politisation d’une nouvelle génération fait souffler un vent d’espoir sur le pays. Alors qu’elles sont traditionnellement boudées par le corps électoral, cette année la participation des jeunes, notamment mesurable par le pic de collecte des cartes électorales avant l’élection, pourrait gonfler la participation et peser sur l’issue du scrutin.

Mercredi 22 février, les partis politiques et leurs candidats à la présidence ont signé le deuxième accord de paix national : Bola Tinubu de l’APC, Atiku Abubakar du PDP, Peter Obi du Parti travailliste et Rabiu Kwankwaso du NNPP. Les élections se dérouleront dans un climat de tension sociale causé par une pénurie de billets de banque, elle-même due à la politique de la Banque centrale nigériane visant à limiter la circulation des liquidités pendant la campagne électorale afin de lutter plus efficacement contre la corruption.

Teria News

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