AfriquePolitique

Guinée : Mohamed Béavogui, un Premier ministre « bon teint »

La transition Guinéenne s’est dotée d’un chef de gouvernement « bon teint ». Mercredi, Mamady Doumbouya a nommé Mohamed Béavogui au poste de Premier ministre. Ancien sous-secrétaire général des Nations unies, son CV est de nature à rassurer la « communauté internationale ». Une priorité des militaires au pouvoir ?

La nomination de Mohamed Béavogui au poste de Premier ministre est un message envoyé à la communauté internationale. Le parcours de l’homme au sein de fora internationaux lui confère une légitimité vis-à-vis des partenaires étrangers de la Guinée et de précieux réseaux, qui font de lui seul une caution internationale. En effet, fils de diplomate, neveu du premier secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), Mohamed Béavogui est diplômé d’ingénierie en Russie, expert du financement du développement agricole et de la gestion des risques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le décret officiel annonçant sa nomination et lu mercredi soir à la télévision nationale, cite expressément ses anciennes attributions au sein du système onusien. Mohamed Béavogui, « ancien sous-secrétaire général des Nations unies, est nommé Premier ministre de la transition, chef du gouvernement », appuie le décret.

Si le parcours international du nouveau Premier ministre guinéen est édifiant, il demeure plutôt vierge sur la scène nationale. Sans doute un savant calcul de la part du président de transition, le colonel Mamady Doumbouya, pour limiter son influence dans l’arène des intérêts nationaux. Alors que le régime de transition en est à sa genèse et est soumis à de nombreuses pressions, Mamady Doumbouya semble avoir souhaité s’appuyer sur une personnalité dont il n’aura pas à se méfier et qui ne lui fera pas d’ombre. Autrement dit, dénué de véritable ancrage national, Mohamed Béavogui lui paraît inoffensif et contrôlable.

Il revient à Mohamed Béavogui de proposer un gouvernement et, selon la Charte de transition, de soumettre un « plan d’action » dans un délai de 30 jours.

Transition oui, mais retournement de table, non

Avec ce choix, Mamady Doumbouya, artisan du putsch du 5 septembre qui a renversé Alpha Condé, tient sa promesse de nommer un Premier ministre civil. Il dévoile également une certaine intelligence politique: assurer ses arrières sur la scène nationale et rassurer les partenaires internationaux de la Guinée avec un technocrate dont ils ne peuvent douter de la capacité à superviser la gestion des différents secteurs de gouvernement.

Toutefois, une question cruciale reste en suspens. Celle de la durée de transition qui n’a toujours pas été fixée. Ce silence des nouvelles autorités guinéennes commence à inquiéter.

Teria News

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page