Chronique

Chronique : il y a 43 ans mourait Steve Biko

« L’arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé. » Steve Biko, apôtre de la Conscience Noire, assassiné le 12 septembre 1977. 43 ans après sa mort, comment se réapproprier son héritage pour libérer psychologiquement la conscience Noire de toute domination ?

« L’arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé. » Cette citation du Leader anti-apartheid de la Conscience Noire en dit long sur le chantier de la libération psychologique qui aurait dû précéder celle physique. Ceci renvoie à prendre conscience de ce que les complexes ont la peau dure et savent maintenir indéfiniment les chaînes de la domination. Ce qui débouche bien évidemment sur le principe du Soft Power qui perpétue, non par la violence, mais par la pensée, le suprémacisme accentuant à la fois les approches de superiorité et d’infériorité.

Dans les faits, des symboles de suprémacisme demeurent dans les ex colonies à la gloire, donc à la superiorité du colon, et aux rangs de ceux-là, les plus palpables sont les places publiques qui continuent de porter des noms d’ex bourreaux, les rues, les universités et j’en passe qui continuent de perpétuer dans l’inconscient le joug du colon. Le Mexique a récemment décidé de troquer un monument de Christophe Colombe par celui d’une figure locale. Prenons-en exemple.

Malgré la foison de penseurs noirs, nous entretenons le culte du « sorcier blanc », d’où nous dénombrons plus de néo-colons que d’intellectuels consciemment noirs au service des intérêts noirs dans le parterre de nos élites, ce qui justifie aisément qu’on demeure en voie de développement après plus de soixante années dites de souveraineté. Nous persévérons à calquer nos modèles sur ceux des occidentaux sans trouver le salut escompté. Le libéralisme, le néo-libéralisme, le communisme, le socialisme, tous les concepts politico-économiques ont été passés en revue sans trouver grâce sur nos terres.

Nous nourrissons certes l’illusion de souveraineté depuis la prétendue accession à la souveraineté internationale de nos pays cependant le chantier de l’affranchissement demeure colossal mais sûrement pas impossible. Commençons à retrouver notre estime de nous-même à travers nos auteurs, nos penseurs, inventeurs et entrepreneurs.

Réapprenons ensuite à consommer majoritairement local afin de renforcer notre tissu économique et échangeons massivement en notre sein. Nous intensifierons ainsi la coopération sud-sud mieux élaborée par la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECA) qui se veut la plus étendue zone de libre-échange à l’échelle mondiale.

Débaptisons nos rues et places publiques toujours en proie à nos bourreaux afin de guérir définitivement d’un passé avilissant. Amorçons ainsi une nouvelle ère de prospérité à travers de nouveaux baptêmes du nom de nos illustres personnalités qui nous inspirent bravoure et accomplissements locaux pour rompre le cercle vicieux de la paupérisation mentale.

L’Eveilleur de Conscience Panafricaine

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