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RDC : Félix Tshisekedi entame une relecture d’un accord minier avec la Chine

Félix Tshisekedi impose à la Chine une relecture de l’accord minier de 6 milliards de dollars signé avec la Chine sous Kabila. Avec ses réserves de cuivre et de cobalt, la RDC est en position de force à l’heure de la transition énergétique et entend bien en profiter.

Composantes indispensables à la production des batteries des véhicules électriques, autant dire que le cuivre et le cobalt sont au cœur de la transition énergétique amorcée par l’Occident. Enjeu majeur du XXIe siècle, la transition énergétique place de facto l’Afrique au centre de tous les appétits. Une position que le continent occupe maintenant depuis des siècles… L’Afrique est toujours pillée par les multinationales qui dictent leurs politiques étrangères aux pays riches, lesquels n’hésitent pas à sécuriser les investissements de leurs fleurons industriels nationaux par des pseudos opérations de maintien de la paix aussi inutiles que coûteuses que la Monusco, des bases militaires ou des forces dites antiterroristes.

Félix Tshisekedi en a fait l’annonce en mai dernier. Le président Congolais et son gouvernement disent vouloir « réajuster » les contrats « minerais contre infrastructures », notamment négociés sous Joseph Kabila. Dans le viseur de Kinshasa, l’accord négocié en 2007 entre la RDC et les entreprises publiques chinoises Sinohydro Corp et China Railway Group.

Sur le papier, le partenariat public-privé s’élève à 6 milliards de dollars. Il prévoit la construction d’infrastructures pour un montant de 3 milliards de dollars contre l’exploitation de mines de cuivre et de cobalt dans le Katanga, via un investissement de 3 milliards dollars. Les gisements sont exploités depuis 2015 par la Sino-Congolaise des Mines (Sicomines), une coentreprise détenue à 32% par la compagnie minière nationale congolaise (Gécamines) et à 68 % par les sociétés chinoises.

Outre la Sicomines, les autorités congolaises se penchent aussi sur le cas de la mine de Tenke Fungurume, exploitée par China Molybdenum.

Il est question de passer d’un accord asymétrique, largement favorable aux Chinois, à un partenariat « équitable » et « efficace » selon les termes du ministre Congolais des Finances. « Nous avons vu qu’il y avait quelques problèmes de gouvernance dans le passé […]. Nous avons besoin de plus de clarté sur le contrat et le type de financement qui est derrière », s’est borné à expliquer Nicolas Kazad dans un langage diplomatique.

Mettre les pieds dans cette fourmilière coûte cher… Si Félix Tshisekedi en a la volonté louable, en a-t-il la carrure et l’intelligence stratégique ?

Teria News

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